10 ½ – L’enfance ne rime pas toujours avec l’innocence
Par Pierre-Luc Gagnon • 31 octobre 2010 à 21:28Les premières scènes sont difficiles à regarder. Les suivantes ne s’encaissent guère mieux. On sent rapidement le malaise et l’ambiance dérangeante du film qui s’installe. Une caméra tremblante à l’épaule, suivant le sujet de près, impose un dégoût palpable. C’est dur, mais c’est vrai.
L’histoire est facile à résumer, mais difficile à exprimer. La facture visuelle de Podz remplit sa mission sur ce point. Mais le gros du travail, c’est le jeune Robert Naylor qui le fait. Son talent me laisse sans mot. Il joue comme s’il avait vécu la rage qu’il expose et explose à l’écran. Il rend le sujet crédible, celui de l’enfant en pleine crise qui n’a pas eu de chance dans la vie. Et Claude Legault est loin d’être en reste. Son rôle d’éducateur est rendu avec justesse. On ressent énormément de sympathie à l’égard de son personnage. On en vient à se demander ce qu’on ferait à sa place, pris au cœur de situations aussi déchirantes. Un bel examen de conscience!
J’aurais peut-être aimé sentir un peu plus de progression dans le récit. Peut-être un peu moins de hurlements au profit d’un mal de vivre plus silencieux. Quelques scènes peuvent sembler répétitives, mais outre ce bémol, somme toute minime, on assiste à un bon film. Et puis c’est ça la vie; ça va, ça vient, ça recommence!
10 ½ est un film que devrait absolument voir tous les gens qui veulent travailler en éducation spécialisée, en intervention auprès des délinquants, en travail social ou dans un domaine connexe. Ne serait-ce que pour avoir le goût de relever le défi… ou changer d’idée de carrière!
*** ½
Par Pierre-Luc Gagnon
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