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Chronique dans le sous-solTrente ans dans la vie de Dominique, c'est loin d'être reposant. Des histoires aussi touchantes que rocambolesques racontées avec humour et sincérité.

Ô Canada

Par • 13 août 2008 à 9:47

L’éternelle guerre entre le Québec et le ROC.  Les souverainistes contre les fédéralistes.  Les Canadiens-Français contre les méchants anglophones du Canada.  Cette guerre froide qui perdure depuis toujours.

 

Je suis né à Gatineau, à quelques mètres du pont menant à Ottawa.  Je voyais la colline parlementaire d’où j’habitais.  Pourtant, jamais je n’ai ressenti l’envie d’aller visiter cet antre de politiciens qui décident du taux de taxes et dans quels programmes sociaux ils vont couper.  Toutefois, la réalité est différente lorsqu’on habite en Outaouais ou au Saguenay.  Étant si près des milieux anglophones de l’Ontario, j’ai passé les 17 premières années de ma vie à côtoyer des anglos, à parler franglais, à me faire servir en français en Ontario et en anglais au Québec.  Il y avait parfois des frustrations mais au bout du compte, tout le monde finissait par cohabiter!  Les anglais se forçaient à parler français et vice versa.  Un peu comme à Montréal.  Certaines communautés culturelles sont forcées à vivre côte à côté.

 

Je crois personnellement qu’il y a toujours moyen de s’adapter.  Il n y a rien qui me plaît plus que de voir un franco et un anglo discuter ensemble en utilisant la langue de l’autre.  Ça s’appelle l’ouverture d’esprit.  Et si on regarde l’histoire de nos gouvernements fédéraux, les pires premiers ministres pour le Québec étaient des Québécois (Jean Chrétien, Pierre Trudeau) et ceux qui ont le plus donné à la belle province étaient Canadiens (Brian Mulroney, Stephen Harper)  Autant on peut douter des intentions réelles de Harper et des visions fort conservatrices, force est d’admettre qu’il a quand même donné au Québec dix fois plus que ce que Chrétien a pu faire pour nous en 10 ans.

 

On ne se le cachera pas, la langue internationale est l’anglais.   On peut vouloir protéger sa langue et sa culture mais s’enrichir d’une autre langue ne peut qu’être bénéfique à long terme.  Autant au plan personnel que professionnel.  Pourquoi se borner à ne parler que français?  On ne fait que s’isoler en agissant ainsi.  À moins que vous ayez l’intention d’habiter à Ste-Margueritte-de-L’Espérance toute votre vie!

 

Pendant mes dix-sept années à Gatineau, je me suis lié d’amitié avec plusieurs anglophones et je me suis enrichi en même temps d’une autre « culture ».  Oui, les Ontariens sont différents de nous mais nous sommes tous Canadiens quand même.  La proximité peut causer des tensions mais elle peut aussi provoquer des rapprochements.  Il est clair que nous avons encore beaucoup de chemin à faire avec les Albertains par exemple, mais l’Ontario, le Manitoba et la Colombie-Britanique sont toutes des provinces qui respectent (en grande partie) les Québécois.  Il ne faut pas oublier que les politiciens fédéraux ont aussi une forte influence sur l’opinion du ROC face au Québec.  Souvent, il ne s’agit pas d’une opinion née au fond d’un village.  Tout comme nous face aux autres provinces.

 

Par expérience, il est possible de cohabiter avec des anglophones.  Le seul problème qui peut surgir a d’ailleurs été reglé…  Les Ontariens d’Ottawa traversaient le pont à une heure du matin pour venir boire au Québec parce que leurs bars fermaient à une heure.  Le gouvernement a changé cette pratique et repoussé l’heure de fermeture des bars Ontariens à deux heures.  De toute façon, anglais ou français, il n’est jamais recommandé de mêler des gens en état d’ébriété pour jaser politique…

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3 Réponses »

  1. C’est quand même drôle de mêler la langue, l’opinion politique et le lieu de résidence. C’est drôle, mais ça fait du sens. En fait, ce n’est pas drôle et ça n’a aucun bon sens. Je trouve ça plate de voir que mon ami de Gatineau, bilingue, soit fédéraliste. Je trouve aussi plate d’être un saguenéen d’origine, semi-bilingue, souverainiste. On dirait que nos opinions politiques ont été pré-déterminées par des facteurs sociaux qui nous sont propres… C’est con le conditionnement. C’est foutrement con. Je me haïs!

  2. Être souverainiste ne veut pas dire non plus ne pas s’entendre avec des anglophones ou dialoguer avec eux, ni mésestimer l’importance de l’anglais comme langue. Je conçois plus la souveraineté du Québec comme une relation plus égalitaire d’adulte à adulte avec le ROC. Là, pour l’instant, c’est plus une relation parents-enfants, même s’il y a du positif dans cette relation. Pour ce qui est d’Harper, ce qu’il a donné au Québec, il lui a pris autre chose sans qu’on s’en apercoive (sur le point de vue environnementale et sur l’américanisation plus affirmée) si bien que moi je trouve le gazon pas plus vert qu’avant.

  3. Je crois que c’est justement parce qu’on est tous davantage rendus à se parler et cohabiter que le mouvement souverainiste (du moins, tel qu’il existe présentement) a perdu autant de plumes. Étant originaire de Québec, je suis moi aussi à l’image de ma région : je penche parfois d’un côté, parfois de l’autre, et j’ai souvent une réaction fortement polarisée aux élections pour montrer que chuis pas content… 🙂

    En passant, Brian Mulroney est Québécois, il est originaire de Baie-Comeau. Un fils d’la Côte-Nord !

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