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Les Malheurs d’Alfred : la malchance comme satire des jeux télévisés (1971)

Par • 23 février 2010 à 12:56

Malchanceux depuis sa venue au monde, Alfred Dhumonttiey (Si! Si! Ça s’écrit comme ça!!!) décide de se suicider après que sa fiancée l’ait abandonné pour entrer au couvent. Il se jette à l’eau en même temps qu’une speakerine de la télévision, Agathe, qui a été amèrement déçue de sa liaison avec un collègue, François Morel. Tous les deux se sauvent mutuellement la vie, et cela les amènent à faire connaissance.

Cette rencontre permet à Alfred de passer par hasard un test d’évaluation pour un jeu télévisé. Bien qu’il ait échoué, il est sélectionné avec un petit groupe de perdants pour participer à une compétition télévisée opposant Paris contre la Province. Il ignore que lui et ses camarades, ont été choisis volontairement pour perdre la compétition, afin de calmer la colère des provinciaux contre les Parisiens.

Animée par François et par Agathe, qui s’est réconciliée avec celui-ci, l’émission de ne déroule pas comme prévu, car Alfred et ses amis, devenus subitement chanceux, se mettent à gagner chacune des épreuves. François Morel cherche alors un moyen pour mettre Alfred hors d’état de nuire. Porté par son amour pour Agathe, rien ne semble toutefois arrêté Alfred.

Étant donné le succès de son premier film: LE DISTRAIT, Pierre Richard a su conserver son personnage d’hurluberlu comique et sympathique, sans le renouveler de façon particulière dans son opus suivant: LES MALHEURS D’ALFRED, à nouveau produit par Yves Robert. L’ensemble n’en demeure pas moins très drôle et fortement cocasse, grâce au souci porté aux gags visuels et aux situations délirantes.

La première partie du film accumule d’ailleurs à une cadence vive, de nombreuses idées loufoques digne du meilleur comique muet (à l’exception de la séquence où Alfred épelle son nom de famille à un flic, tout aussi hilarante!). La seconde se concentre en une satire jouissive des jeux télévisés, avec quelques pointes dirigées à l’égard de la suffisance des animateurs vedettes, la naïveté des spectateurs, et les aspects manipulateurs qui en découlent.

La conclusion du récit s’avère une réussite à ce niveau, et boucle admirablement la boucle, faisant ainsi de ces MALHEURS D’ALFRED, une comédie française de bon goût et plaisante du début à la fin.

Pierre Richard nous amuse sans arrêt, même si ses efforts sont apparents, et il a encore su bien s’entourer dans les rôles secondaires. Anny Duperey se révèle charmante, et Pierre Mondy compose avec talent et drôlerie, son personnage d’animateur suffisant et menteur.

Notons au passage que ce personnage de héros malchanceux inspira le scénariste et réalisateur Francis Veber, dans la conception d’un protagoniste similaire pour son film LA CHÈVRE, qui fût également incarné par Pierre Richard en 1981.

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