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The Mist : Dans l’esprit de Stephen King (2007)

Par • 28 mars 2008 à 13:17

Une forte tempête s’abat sur une petite communauté dans l’État du Maine. David Drayton (Thomas Jane), un habitant de l’endroit, constate les dégâts sur son terrain et chez ses voisins. Comme les dommages semblent assez importants et qu’une épaisse brume annonce une autre tempête, il se rend à un supermarché en compagnie de son fils Billy (Nathan Gamble) et de son voisin Brent Norton (Andre Braugher) pour y chercher des provisions. Le supermarché est bondé quand un homme, blessé au visage, se rue dans le magasin en assurant qu’il y a quelque chose dans la brume. Ladite brume couvre la ville et c’est à ce moment que les problèmes apparaissent.

The Mist est une adaptation cinématographique d’une nouvelle de Stephen King et le style de l’auteur est palpable, surtout au niveau des personnages. Il faut savoir que King adore les dichotomies et The Mist en présente quelques-unes. Si Brent Norton parle avec la bouche de la Raison, Mrs. Carmody (Marcia Gay Harden) est complètement à l’opposé avec ses paroles dégoulinantes de foi chrétienne à la sauce de l’Ancien Testament. Heureusement, les deux personnages incarnant l’opposition classique sont tout aussi désagréables, particulièrement Marcia Gay Harden qui effectue tout un travail en personnifiant cette Mrs. Carmody aussi folle que charismatique. Le spectateur éprouve un réel désir de l’étriper, elle est donc très efficace dans son jeu. David Drayton, lui, est pris entre ces deux idiots et son fils, qu’il veut sauver à tout prix. Le jeu de Thomas Jane peut paraître un peu trop viril à certains endroits pour un personnage de peintre, mais dans une situation de huis clos, les gens peuvent devenir d’autres personnes. On lui laisse le bénéfice du doute.

Parlons-en de ce huis clos. Personnellement, j’affectionne ce genre d’environnement, surtout au cinéma. Des films comme Saw ou Hard Candy exposent des huis clos à deux personnages, ce qui n’est pas la même dynamique que dans The Mist où il y a des dizaines de personnages (et, du même coup, beaucoup plus de chair à canon). Une telle situation force l’émergence de leaders aux capacités rhétoriques inhabituelles. Le spectateur a donc droit non seulement à un combat entre le groupe restreint et des créatures externes, mais aussi à un combat interne qui s’avère également intéressant. Les gens les plus tranquilles peuvent devenir, petit à petit, de véritables animaux sauvages propulsés par la peur et l’instinct de survie. C’est exactement ce qui se produit dans The Mist où les gens puisent leur espoir dans ce qu’ils peuvent : un déni de la situation, les forces armées américaines, un Dieu assoiffé de sang, etc. Ce lent processus d’animalisation culmine à la fin qui, pour employer un euphémisme, vous prendra par surprise.

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