The Breeders – Mountain Battles (2008)
Par Jonathan Habel • 19 avril 2008 à 5:00
Premier album depuis 2002. Second album en quinze ans. On ne peut pas dire que le groupe de l’ex-Pixies Kim Deal et de sa sœur jumelle, Kelley, est très prolifique. Le pire, c’est que sur Title TK (2002) et Mountain Battles, la reine de l’alternatif underground s’est amusé à faire peur à ses fans, à les repousser. Le dernier disque des Breeders est définitivement un album difficile d’approche, et qui ne porte pas tous ses fruits.
Autre surprise de taille, à l’écoute de cette galette de 36 minutes et demi, c’est la production de Steve Albini. Lui-même aimait faire dans le réfractaire, à l’époque, ayant produit des albums de grande importance mais au son déroutant (Pixies – Surfer Rosa, 1988, Nirvana – In Utero, 1993). Cette fois-ci, la discrétion de la sonorité de l’album, le cachet feutré qui s’en dégage laisse parfois croire qu’il a raté son coup. Dommage pour ceux qui avaient réussi à se faire aux bruits abrasifs d’Albini.
Peu de « rockers » donc, sur cet album ; oubliez les bonbons pop grunge à la Cannonball, les mélodies accrocheuses à la Gigantic. On parle plutôt de ballades, parfois dissonantes (We’re Gonna Rise, Night Of Joy), d’expérimentations au sens qui élude pendant un temps l’auditeur (la pièce-titre, la bizarre mais sympathique Istanbul), de morceaux en langue étrangère (Regalame Esta Noche, German Studies). Rajoutez à cela un brin de country (Here No More), un chant qui sonne « sommet de montagne » (décevante Overglazed, en ouverture d’album), et vous avez la recette d’un disque éclectique au possible, qui réussit dans ses tergiversations, qui touche la cible dans son incohérence. On frôle l’échec à plusieurs reprises, mais finalement, Mountain Battles tient la route. En fait, si l’on évite de peu le carambolage en début d’écoute, et que finalement on se prend à fredonner l’air de Bang On ou de Walk It Off, les séances suivantes ne permettent qu’en partie à l’album de se faire pardonner de tirer un peu partout.
J’ai particulièrement apprécié :
– Walk It Off
– We’re Gonna Rise
– Bang On
Note : ***
Par Jonathan Habel
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Oui c’est vraiment un album plein de ballades dissonnates, et au final je trouve les Breeders plus crédibles dans cette veine que dans celle du post grunge. Cf ma chronique sur Playlist Society :
http://www.playlistsociety.fr/2008/05/breeders-mountain-battles.html