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Chronique classiques du cinéIl y a de ces films inoubliables. De grands réalisateurs au grand écran... du grand cinéma pour de grands moments!

Scarface (1983)

Par • 25 janvier 2008 à 0:00

Tony Montana (Al Pacino) est un réfugié cubain qui a demandé le droit d’asile aux États-Unis. Bien décidé à y vivre et à y prospérer, Montana commence par exécuter des crimes avec son ami Manny Ray (Steven Bauer). De fil en aiguille, ces infractions les mèneront dans le monde de la drogue et de ses hauts gestionnaires. Montana fait alors preuve d’une intelligence et d’une virilité telles qu’il se hisse à la tête d’un véritable empire de la cocaïne, avec toute la richesse et le divertissement qui vient avec.

 

La réception critique de Scarface a été mitigée lorsque le film est sorti en salles. Le sujet de l’œuvre, à savoir le milieu des gangsters et de la drogue, n’avait rien pour plaire à un large public. De plus, la façon dont ce sujet est présenté était assez originale pour l’époque. Certes, il y avait eu la première version du film en 1932 dans laquelle il y a de la violence, mais Brian de Palma pousse la chose un cran plus loin. Par exemple, la scène de la douche — qui est d’ailleurs devenue ni plus ni moins une scène classique du cinéma — est filmée de manière audacieuse. D’un point de vue contemporain, la scène est assez pudique si l’on se penche uniquement sur ce qui est montré ou, devrais-je dire, sur ce qui n’est pas montré. Or, c’est justement ce qui fait la force de cette scène. Tout passe par le visage de Pacino. L’émotion véhiculée est à couper au couteau (ou à la chainsaw). Le ton du film est bien installé, dès le début.

 

Le langage est aussi un aspect particulier du film. Non seulement l’usage du mot « fuck » a préparé le terrain pour les Reservoir Dogs et American History X de ce monde, mais l’accent cubain est maîtrisé à merveille. La diversité des accents correspond adéquatement à la diversité des personnages, ce qui représente tout à fait l’Amérique des années 80, de même que le milieu de la drogue ainsi que la magnifique mode du fluo. En outre, la longueur du film permet de développer les personnages importants sous plusieurs aspects. Le spectateur assiste donc à la longue épopée de Tony Montana, de ses débuts plus que modestes à sa gloire incroyable, jusqu’à la chute de son empire cocaïnesque. On y présente également des personnages secondaires tout aussi flamboyants, qui sont pris dans l’engrenage pervers qui mène à la chute de Montana. Gina (Mary Elizabeth Mastrantonio) profite du bonheur de son frère Tony jusqu’à le payer de sa vie. Elvira (Michelle Pfeiffer) se fait manipuler comme un jouet dans ce dur milieu de la drogue. Et Manny joue à merveille son rôle de bras droit macho et drôle. Malgré tout, Scarface a survécu dans l’histoire du cinéma comme un film de gangsters classique et indémodable.

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