Party des Fêtes d’Éric Lapointe – 2008
Par Fred Laroche • 26 décembre 2008 à 9:02Depuis maintenant neuf ans, Eric Lapointe prépare un spectacle du temps des fêtes et parvient toujours à passer à 1500 milles de la redondance. Comment le rockeur québécois fait-il pour se renouveler d’année en année? La brochette d’invités toujours d’une grande qualité y est certainement pour quelque chose. L’emphase marquée sur le côté visuel joue également un grand rôle dans le succès du spectacle. Sans oublier la liste des pièces jouées qui mari la nostalgie du l’héritage rock québécois aux succès de l’heure tant à l’échelle québécoise qu’internationale. Pour faire une histoire courte, le Party des Fêtes d’Éric Lapointe est un spectacle musical présenté dans le chaos d’une fête entre amis, tout en étant encadré par une grande production.
Pour 2008, la tournée des fêtes de Lapointe ne comporte que 3 dates. La première d’entre elles se déroulait à Québec, à la Salle Albert-Rousseau, le 23 décembre dernier. Malgré la diminution du nombre de dates, il s’agit bien du plus gros spectacle monté par l’équipe d’Éric Lapointe à ce jour. Tout est réglé au quart de tour pour en mettre plein la vue et plein les oreilles. En effet, la scène est disposée dans une symétrie inhabituelle alors que deux batteries sur installées sur des perchoirs de part et d’autre de la scène. Bien que le synchronisme machinal des deux batteurs fait en sorte que cette particularité n’ajoute que très peu sur le plan auditif, avouons que visuellement, c’est à la fois impressionnant et divertissant. Entre ces deux frontières de percussions est installé un arsenal de cuivres qui ne comble non seulement un vide sur la scène mais ajoute énormément de textures aux interprétations de la soirée.
Comme à l’habitude, le spectacle débute sur un pot-pourri de plusieurs chansons sur lesquelles interagissent tous les invités de la soirée. Alors que Martin Deschamps fait office de batteur pour la reprise de l’Enfant au Tambour, Eric Lapointe entre en scène, vêtu d’une veste de Père Noël qui laisse toutefois paraître ses tatous. Il s’agit bien d’un spectacle rock, ne l’oublions pas. Sans se faire attendre, Paul Piché arrive sur scène pour chanter Y a Pas Grand-chose Dans l’Ciel à Soir en duo avec Eric Lapointe. Étrangement, la transition entre l’Enfant au Tambour et ce succès de Paul Piché est très fluide vu sa saveur folklorique tout à fait en phase avec la musique typique de jour de l’an. Le duo rockeurs est suivi par une prestation en tandem de Marie-Mai et de Suzie Villeneuve qui reprennent ensemble le succès de Katy Perry, I Kissed a Girl, pour être ensuite rejointes par l’ensemble des invités masculins dans Lady Marmelade. Ce début de spectacle se déroule à un rythme effréné, ne laissant le temps ni de prendre son souffle, ni de cligner des yeux. L’ambiance s’alourdie légèrement alors qu’Éric Lapointe entame 1000 Years From Now. Faute d’avoir avec lui Denis DeYoung pour cette prestation, Lapointe partage la scène avec Rick Hughes, qui pourrait définitivement recevoir le prix de la voix la plus puissante de la soirée. Même aux côtés de Jonas, Marie-Mai, Éric Lapointe et Martin Deschamps, Rick Hughes possède la puissance et la portée qui fait de lui un choriste très efficace.
Le reste de la soirée se déroule alors que les invités d’Éric se partagent la scène pour interpréter de leurs propres succès et c’est Marie-Mai qui ouvre le bal avec l’hymne Mentir. Suzy Villeneuve suit immédiatement avec la pièce J’Abandonne. Étrangement, une forte portion de l’assistance reprend place dans son siège pendant la performance solo de Suzy Villeneuve. Il faut croire que J’Abandonne n’est définitivement pas le succès que peut être Mentir. Pourtant, ce n’est pas le talent, ni le charisme et encore moins la puissance vocale qui manque à Suzy, ce sont les gros tubes! Le temps saura dire si cette cantatrice pourra réellement prendre l’envol que les ailes dont elle est dotée lui permettraient si seulement elle décollait sur l’élan d’une chanson accrocheuse.
Comme à chaque année, Éric Lapointe a amené un groupe pour lequel les réactions seraient partagées mais qui ne laisserait pas indifférent. À cet effet, Loco Locass était de la partie pour une solide interprétation de Libérez-nous des Libéraux. Faute de les connaître ou d’être capable de le faire, peu de gens chantaient les paroles alors que certains ont préféré rester assis au son du rap patriotique du trio de Loco Locass. L’ambiance de la soirée atteint donc son paroxysme alors que Jonas monte sur scène pour interpréter Edge of Seventeen. Malgré un léger essoufflement perceptible dans son chant, le rockeur montréalais n’a rien perdu de sa puissance vocale.
Comme il a été évoqué au par avant dans des articles sur ce maintenant célèbre Party des Fêtes, l’abondance est au rendez-vous. Dans ce créneau rock où les frontières n’existent à peu près pas, il n’est pas rare que l’abondance mène à l’excès. Cela dit, lorsque l’énergie est au rendez-vous, Eric Lapointe est excellent. Il bouge et chante comme s’il avait 20 ans. Cependant, c’est dans les passages plus calmes que tout se gâte. De grâce, ne laissez pas ce rockeur carburant à l’adrénaline se calmer sur la scène, le résultat est peut-être un petit peu cocasse pendant les premières secondes mais sème rapidement un certain malaise auprès de la portion de l’auditoire qui est à jeun. Entre les maladresses, les interventions indéchiffrables et les notes manquées, même avec une mise en scène précise, Eric Lapointe parvient à injecter une dangereuse dose d’imprévu dans son spectacle. Pourtant, dès que revient la distorsion, la vitesse et l’énergie, le rockeur revient au sommet de sa forme. Heureusement, la sélection de chansons du répertoire d’Eric Lapointe est ajustée en fonction de ne pas trop donner de répit au chanteur. De Terre Promise jusqu’à la très pesante Loadé Comme Un Gun, en passant par 1500 Milles et Marie Stone, les ballades semblent avoir été laissées un peu plus en retrait cette année. Cependant, et pardonnez le jeu de mot douteux, ne pas inclure Coupable sur un tel spectacle devrait être considéré comme un crime.
Que serait un spectacle de Noël sans y inclure quelques chansons familières du temps des fêtes? Vers la fin du spectacle, Eric et ses invités offraient une sélection de bons morceaux de noël et du jour de l’an. Attention, nous sommes bien loin du Petit Papa Noël, on rappel qu’il est question d’un show rock ici! Il avait été annoncé que cette édition du Party des Fêtes serait la plus grande à ce jour et ce n’était pas des menteries. La marchandise à été livrée avec en prime quelques bonus. En effet, même si aucune publicité n’ait été fait autour de sa présence, Steve Hill était de la partie pour ajouter sa touche tout à fait unique sur l’ensemble du spectacle. Ce jeune et talentueux guitariste dérobe le regard des connaisseurs de musique de par son jeu de guitare et sa présence phénoménale.
Somme toute, même après neuf ans, le Party des Fêtes d’Eric Lapointe se veut une formule tout à fait unique présentée de façon originale. Où ailleurs pouvez-vous espérer entendre des interprétations précises des plus grands succès de l’heure, une sélection de pièces de noël, un medley d’Ac/Dc et l’ensemble des plus grandes chansons d’Éric Lapointe sur un même spectacle? Ne cherchez pas l’équivalence puisque l’inimitable n’a pas son égal!
On rappelle que le Party des Fêtes d’Éric Lapointe sera de passage le 27 décembre prochain à La Baie et le 31 au théâtre du Centre Bell. Joyeuses fêtes à tous.
Voici quelques images de la soirée :
Photos par Fred Laroche
Par Fred Laroche
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Ton compte-rendu est tellement bon qu’il me fait regretter de ne pas y être allé. Très bonnes photos en plus!
Good job, comme toujours!
Euhh Y’a une erreur dans ton texte, c’est tres confondant! Pour etre tout a fait juste, SUZIE a ouvert le bal avec J’abandonne, pour etre ensuite suivit de Ma performance (Marie-Mai) avec Mentir…
De la facon d’ont s’est écrit c’est comme si »’Marie-Mai » chantais J’abandonne…. ce n’est pas le cas, La foule était définivement présente lors de ma prestation! Merci de comprendre mon malaise! 😉
Marie-Mai
Marie-Mai, dans mes souvenirs, à Québec, Tu as d’abords chanté Mentir, suivi de Suzy (J’abandonne) suivit de Loco Locass… n’est-ce pas le cas? C’est pourtant précisément ce que dis le paragraphe: »Le reste de la soirée se déroule alors que les invités d’Éric se partagent la scène pour interpréter de leurs propres succès et c’est Marie-Mai qui ouvre le bal avec l’hymne Mentir. Suzy Villeneuve suit immédiatement avec la pièce J’Abandonne. Étrangement, une forte portion de l’assistance reprend place dans son siège pendant la performance solo de Suzy Villeneuve. »
…et puis oui, c’est exactement ce que je dis, le monde était en feu durant ta prestation… Je ne vois vraiment pas où es la confusion??!
Je suis pourtant convaincu que tu as fait ton spectacle solo en premier, suivit de suzy et de Loco Locass ensuite, je me souvient avoir constater l’effet domino de la foule qui regagnait son siège avec ma copine qui sautillait elle meme aux notes de ta chansons quelques secondes avant!!
??!!
Très bon texte! En lisant ton compte-rendu, je regrette maintenant de ne pas avoir pu y aller. Si j’avais su que ce serait aussi réussi, je me serais débrouillée pour m’acheter un billet 😉 Au fait, pourquoi n’y a-t-il pas de photo de Steve Hill? J’aurais aimé ça le voir!!! C’est the best of the best!! Merci!
Bonjour Manon,
Merci pour tes commentaires
Je n’ai pas pris de photos de Steve Hill tout simplement parce qu’il était dans l’ombre pendant la durée des restrictions photos.
Cependant, je vais t’inviter à regarder les photos que j’ai prises de lui à Let’s Rock, à Québec, sur le lien suivant:
http://www.capitaledumetal.com/cdm/site/photos/gallery_lets_rock_04122008
Il est effectivement parmi les BEST!
Allo…je me demandais qui etait le chanteur qui a fait la 1ere partie du show d<Eric …et le nom du groupe de cuivres qui l’accompagnait.