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Paranoid Park : du brillant skate apathique (2007)

Par • 22 mars 2008 à 11:57

Alex Tremain (Gabe Nevins) est un adolescent coincé entre son école secondaire, le divorce de ses parents, son meilleur ami Jared (Jake Miller) et sa petite amie Jennifer (Taylor Momsen). Toutefois, c’est sa passion pour le skate qui prend toute la place. Et comme tout passionné de ce sport se doit d’aller au mythique « Paranoid Park », une aire de skate entièrement construit par des mordus, Alex s’y rend avec son ami Jared. Ils sont immédiatement sous le charme, particulièrement Alex qui y retourne en solo. Puis, sa vie chavire lorsqu’un détective le convoque pour l’interroger au sujet d’une histoire d’accident mortel qui est survenu dans les environs de « Paranoid Park ».

 

Ce film porte indiscutablement la marque de son réalisateur Gus Van Sant. Si certains films pourraient, à la limite, être réalisés par le premier réalisateur venu, Paranoid Park a quelque chose d’unique dans sa façon de présenter les choses. Van Sant offre un juste équilibre entre un scénario conventionnel et un scénario plus marginal, ce qui est remarquable.

 

D’abord, la structure du film n’est pas chronologique. Elle s’apparente plutôt à un puzzle dont les morceaux seraient plus gros que dans 21 grams où les histoires s’entremêlaient pour se réunir qu’à la toute fin. Dans Paranoid Park, il est tout à fait possible de suivre le déroulement de l’histoire, même si un élément impromptu ou deux viennent se glisser dans la trame narrative pour n’être expliqués que plus tard. De plus, l’enchaînement des scènes est souvent très sec, très rapide, ce qui donne un effet d’artificiel.

 

D’ailleurs, le réalisateur joue avec son spectateur sur d’autres niveaux. La trame sonore du film est assez déroutante. La musique peut accompagner l’action pour soudainement s’élever d’un cran et prendre toute la place, et ce, dans des moments importants. Les plans de caméra sont aussi à souligner. Les dialogues — très proches du vocabulaire adolescent, très ancrés dans le réel — sont souvent filmés en contre-plongée, avec la caméra dirigée sur un seul des interlocuteurs. C’est dans ces moments que l’on voit le mieux l’apathie du personnage principal, bien interprété par Gabe Nevins.

 

Bref, Paranoid Park est une œuvre que l’on pourrait qualifier de « santienne ». Par contre, le style de Van Sant ne plaira pas à un cinéphile qui aime rester passif devant des films qui s’efforcent de lui en mettre plein la vue à grands coups de formidables explosions et de longs baisers langoureux. En revanche, un film peut se démarquer sans ces incontournables du cinéma américain traditionnel. Paranoid Park en est un exemple.

 

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