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ÉditorialPuisqu'il y a des choses qui doivent être dites, aussi bien les dire avec une verve franche et directe. Des sujets chauds, traités vivement sans trop de fioritures.

Méchants méchants Américains

Par • 28 juin 2007 à 10:27

On aime donc leur taper dessus. Partout dans le monde, on les accueille dorénavant comme des parias. Ils ont un président détesté, qui considère le monde comme son terrain de jeu ; même si près de 120 millions de gens ont voté contre lui en 2000 et en 2004, qu’à cela ne tienne, on les met tous dans le même panier. Ce sont les Américains, ces envahisseurs du globe, cette police mondiale intolérable, ce ramassis de rednecks qui ne comprennent rien à rien. Sommes-nous en train de tout voir en noir ?

 

En 2004, alors encore au cégep, j’avais écrit sur un blogue étudiant que le « joug » américain était inévitable avec la chute du bloc soviétique en 1991 (des Égyptiens aux Grecs, des Chinois aux Romains aux Français, en passant par les Britanniques, le monde a toujours eu une « vedette montante » pour gouverner le monde, c’est un fait incontournable). Bien que j’aie à reconnaître que George Bush Junior dirige son pays comme le minable qu’il est, et que les Americans n’ont qu’eux à blâmer pour cet état de choses, je réaffirme qu’à notre époque, il est préférable de subir la « domination » du pays du hamburger que celle de l’impérialiste britannique, du dictatorial allemand ou de l’extrémiste soviétique. Nos ancêtres ont eu à combattre l’esprit colonial anglais, le fascisme et le communisme à outrance. Préférerions-nous vraiment ces situations à celle que nous vivons présentement ?

 

Certes, les Born Again Christians et les extrémistes religieux chrétiens chez notre voisin du Sud inquiètent (voir par exemple le film Jesus Camp, bien meilleur qu’aucun film d’horreur que vous avez pu voir cette année), mais il faut se faire une raison : avant 1991, le monde, en pleine guerre froide, était bipolaire, et je crois sincèrement que le mieux s’est produit avec la défaite des Soviets. Imaginez à la place un monde dirigé par un gouvernement fantasque allié de Moscou, ou une planète entière sous la botte nazie. Si vous avez choisi à droite de l’ancien rideau de fer, think again. Ou demandez à quelques ex est-allemands ce qu’ils en pensent. Si vous optez pour la solution fasciste, vous êtes simplement con.

 

On critique les Américains parce qu’ils sont faciles à critiquer, avec leurs pensées parfois rétrogrades, leur amour des armes, leurs problèmes sociaux. Certaines facettes de leur politique étrangère sont fortement discutables, c’est vrai, et leur administration à Washington a des allures de gouvernement magouillé, profiteur et agressif, mais je préfère encore l’ouverture d’un McDonald’s à l’invasion par la force de mon pays.

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3 Réponses »

  1. C’est vrai que les Américains sont les boucs émissaires de la planète. Perçus comme une joyeuses bande d’imbéciles obèses, les voisins du Sud semblent bien encaisser le mépris général. Du moins, ils n’ont encore tué personne (du moins pour cette raison). Plus sérieusement, je me range contre l’antiaméricanisme primaire (comme le titre de la toune de Loco Locass). C’est bien beau d’en vouloir à un peuple, mais ça prend des arguments solides pour mettre une nation dans le même panier. Ou alors ça prend un sacré gros panier. Y’a des cons au Québec, y’a des cons en Europe… et y’a des cons aux USA. Puisqu’ils sont plus nombreux, il y a simplement plus de cons, toutes proportions gardées. Je ne défends personne et je n’attaque personne. Or, je n’aimerais pas que les Québécois soient perçus, par les autres pays, comme des Gaulois perdus qui cherchent tous l’indépendance à tout prix…

  2. Tu sembles oublier certains petits détails tels que la guerre du Viet-Nam, celle de l’Afghanistan et de l’Irak. Sans compter les méthodes encore plus surnoises pour combattre un pays que de financer les guerres, car les ennemis de nos ennemis sont nos amis. Bref, je crois pas vraiment que les États-Unis soit tant un meilleur pays que ceux que tu mentionnes dans ton article.

  3. Mathieu, malgré la mafia et la pauvreté, une majorité de Russes préfèreraient quand même ne jamais revenir à l’ère soviétique. Pourquoi ? Parce que c’était une dictature. Même chose pour le fascisme. Peut-être que la démocratie américaine n’est qu’un écran de fumée, peut-être que les Américains sont plus stupides que la moyenne mondiale, et que leur impérialisme est aussi dangereux que condamnable. Mais à choisir entre un siot de marde pis un char de marde, je choisis le siot. Si on vivait dans un des autres régimes, je serais peut-être bien en train de te répondre dans le vide, parce que tu serais déjà en prison pour ton commentaire.

    Ceci dit t’as raison, la question de l’Irak est tout aussi hypocrite que l’était l’Afghanistan au départ, et le Viêtnam voilà 35-40 ans. Et comme le Viêtnam, les bourbiers afghans et iraqiens coûteront cher à nos voisins qui décidément ne comprennent pas vite. Espérons qu’on n’écope nous-mêmes pas trop par la même occasion.

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