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Les Breastfeeders au Centre d’Études Collégiales de Chibougamau

Par • 10 février 2007 à 23:53

Ni les Breastfeeders ni le public ne savaient trop à quoi s’attendre ce samedi soir au CECC : le groupe est encore plutôt méconnu (du moins, à l’extérieur de la métropole), et le public chibougamois n’est pas exactement le plus démonstratif qu’il m’ait été donné de rencontrer. Après coup, je crois que l’on peut parler de réussite sur (presque) toute la ligne.

 

Aussi bien se purger tout de suite la conscience en exorcisant le négatif : cette première flèche, je la décoche au band qui, provenu de Montréal, n’a pas manqué de souligner (et en début de rappel, de surcroît) l’isolement de la ville où ils se trouvaient, et que parce qu’ils s’étaient tapés 80 heures de truck pour parvenir jusqu’ici (en passant par l’Ontario et en faisant un p’tit détour à Plattsburg après passé la fin de semaine chez mémé à Baie-Comeau, c’est effectivement le temps que ça prend), le public devait crier plus fort que ça pour avoir droit à quelques morceaux supplémentaires. Comme blague facile (si même c’en était une), ya pas mieux. Pouce pas en l’air aussi pour le public, qui a fait son possible malgré la sono pourrie et son nombre à la limite du gênant (j’estime la foule à 45 personnes, à tout casser). Ceci dit, les gens avaient l’air tout timides, répondant à peine aux invitations des membres du groupe à s’approcher de la scène.

 

Bon… maintenant que le méchant est sorti, parlons du positif (parce qu’il y en a eu beaucoup). On peut dire que les Breastfeeders ont le sens du spectacle : l’espèce d’énergumène nommé Johnny, par exemple, a grimpé sur tout ce qu’il avait sous la main (c’est-à-dire pas grand-chose), il a craché bière et fort sur le public, et il a même étalé son pénis de tout son long, en milieu de spectacle. Résultat, le public était encore plus timide avant qu’après, mais il était diverti.

 

La performance du groupe a pour ainsi dire été sans tache tout au long des soixante et quelques minutes qu’a duré leur prestation. Tout y était : une énergie inextinguible, des vocalises justes (surtout du côté du penchant féminin du groupe, Suzie McLelove) et des pièces incendiaires, toujours mordantes et entraînantes (entre autres, Chanson pour Destinée, Tuer l’idole et Tout va pour le mieux dans le pire des mondes). Bref, un bon show rock, crasseux et croustillant à souhait, qui rend momentanément sourd et qui reste gravé dans la mémoire. Je recommande.

 

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Une Réponse »

  1. Ça m’est arrivé aussi de voir des spectacles avec très peu de gens, et c’est vrai que ça peut créer certains malaises au niveau de la relation foule/band.

    Pour le reste, je me promets de prêter une oreille attentive à l’évolution des Breastfeeders…

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