Les Barbouzes : Quand les Tontons Flingueurs deviennent agents secrets
Par Mathieu Lemée • 24 juin 2008 à 0:00
Suite au décès d’un important trafiquant d’armes, Benarshah, les services secrets français chargent leur meilleur agent, Francis Lagneau, de récupérer les plans d’armes à haute puissance dont la veuve du défunt, Amaranthe, a hérité. Se faisant passer pour un lointain cousin de Benarshah, Lagneau se présente auprès d’Amaranthe lors des funérailles, mais il se rend compte qu’il doit faire face à d’autres agents secrets qui convoite aussi les plans. En effet, l’agent suisse Eusebio Cafarelli vient se présenter en tant que prêtre, l’agent allemand Hans Müller se fait passer pour le psychanalyste de Benarshah, et l’agent russe Boris Vassiliev se prétend le demi-frère lointain du défunt. Amaranthe ne fait aucun cas de la présence de ces inconnus dans son château et accepte même de les loger. Commence alors une féroce compétition entre Lagneau et les autres agents qui passent bien près de s’entretuer à plusieurs reprises pour la possession de ces fameux plans.
Le tout se complique toutefois lorsqu’un agent américain vient avec insistance faire une offre d’achat alléchante à Amaranthe, et que des agents chinois dissimulés dans le château liquident tout le personnel et les valets afin de prendre leurs places pour mieux voler les plans. Ne pouvant offrir aucun montant pour les racheter, Lagneau s’emploie à séduire la veuve héritière et à lui dire partiellement la vérité sur son métier afin de réussir sa mission, car il s’avère finalement qu’Amaranthe n’est pas aussi naïve qu’elle en a l’air. Il devra toutefois échapper à de nombreux pièges et tentatives d’attentats de la part des agents ennemis qui sont tous très tenaces.
Devant l’incroyable succès des « TONTONS FLINGUEURS », le tandem composé de Georges Lautner à la réalisation et de Michel Audiard au scénario et aux dialogues a de nouveau réuni le trio vedette de ce film (Ventura, Blier, Blanche) pour une nouvelle comédie. Après avoir parodier les gangsters, c’est au tour du petit monde de l’espionnage et des agents secrets de subir la verve satirique d’Audiard. La mission du héros et de ses opposants n’est donc pas à prendre au sérieux le moins du monde, puisqu’il s’agit simplement d’un prétexte à une avalanche de situations comiques complètement rocambolesques dont la mise en scène généreuse de Lautner en exploite avec adresse les possibilités.
Ainsi, en plus des séquences comportant des dialogues vraiment savoureux, témoignant à nouveau du talent d’Audiard, on retrouve quelques moments d’action où les bagarres, les coups de poings et les coups de flingues (toujours avec des sons de silencieux loufoques) sont au service de gags visuels qui portent à rire (on a même droit à une séquence fort drôle de combat d’arts martiaux entre Ventura et deux chinois!!!). L’ensemble est mené rondement grâce à un rythme sans défaillances, et les spectateurs ne pourront pas faire autrement que de se bidonner férocement en visionnant ce long-métrage, dont la trame prend l’allure d’un canular savamment mis au point. Même la conclusion du film se veut à la fois surprenante et hilarante à bien des égards. Tous les comédiens ont visiblement l’air de s’amuser ferme dans l’incarnation de leurs personnages respectifs tout en mordant à pleines dents dans les répliques spirituelles d’Audiard. Un vrai régal pour les fans de séries B parodiques.
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