Le vide – Patrick Senécal (2007)
Par Amélie Roy • 2 avril 2007 à 15:13Patrick Senécal, popularisé par son excellent roman Sur le seuil porté au cinéma, a, je trouve, le même genre d’écriture que Jean-Christophe Grangé. Le vide est seulement le deuxième de ses romans que je lis mais je retourne à la librairie dès demain pour me procurer les autres. De la folie vaporeuse qui émanait de Sur le seuil, Le vide semble plus léger mais ô combien tout aussi complexe. La première surprise en ouvrant la couverture est la table des matières où tous les chapitres sont dans le désordre. Avant-même de commencer la lecture, nous savons que les retours en arrière seront fréquents et serviront à nous aider à comprendre les actions des différents personnages.
Il y a trois personnages principaux dans ce roman dont les destins seront liés par un hasard assez suprenant. Tout d’abord, il y a Pierre Sauvé, policier de Drummundville et seul survivant d’une tuerie. Ensuite Frédéric Ferland, psychologue à tendance suicidaire à la sexualité débridée pour qui plus rien ne passionne. Finalement, Maxime Lavoie, milliardaire désabusé et animateur d’une émission de télé-réalité qu’il finance lui-même, à perte. Je ne peux pas vous en dire plus car, de découvrir les événements qui les lieront, sont une partie de la clé de l’énigme que nous propose ce roman.
Chaque chapitre est indépendant et le livre peut pratiquement être lu dans n’importe quel ordre mais la justesse de l’inversion des chapitres que Senécal a imposé nous tient en haleine jusqu’à la fin. Un immense secret plane sans qu’on n’arrive jamais à en saisir un morceau de vérité jusqu’à la toute fin où le coup d’éclat retentit. On se croirait en train d’écouter 5 saisons de la série américaine LOST jusqu’à la finale où toutes les pièces du puzzle trouvent leur place.
J’avais peur d’être déçue par la finale justement car on ne peut pas la prédire mais la fin du roman Le vide est à la hauteur de ce que Senécal nous a déjà démontré de ses talents et de ses idées délirantes. Ce roman est peut-être un peu moins cru que celui de Grangé mais la proximité des lieux utilisés ainsi que des personnages qui peuvent exister pour vrai dans notre entourage m’ont laissée perplexe et songeuse sur la possibilité d’une folie pareille. Bref, j’ai eu d’excellentes lectures lors de mes vacances!
Par Amélie Roy
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Excellente lecture, en effet. J’adore la critique de télé-réalité que fait Sénécal, mais pas une critique en surface comme les gens ont tendance à faire. Au contraire, il déconstruit ce type d’émissions pour en montrer les ressorts tordus allant dans tous les sens. Sénécal se sert ensuite de cette déconstruction pour montrer tout le vide qui nous entoure, toutes les illusions éphémères et futiles. Et ça, ça vient me chercher.
[…] écriture boulverse autant qu’elle dérange mais je ne me lasse pas de son genre. Je n’ai pas lu […]