Un texte d’Élizabeth Bigras-Ouimet publié le 1^er juillet 2011 sur Caracteres.ca.

Telle une bête
Dénuée de complaisance
Croupie
En sa crypte solitude
La petite sauvage
Se nourrit du dedans
De son intérieur
Vide

Seule
Dans un trou de mémoire
Elle dessine des ciels
De sel
S’éparpille en songes
Ombres lémures
Quatre murs
Embrouilles

Sous ses formes
Filantes
La petite sauvage
Se décolore
En plaies violines
Constellations
Son corps fluide
Et inconscient

Transie par la peur
De son reflet
Miroir d’éclats
Elle s’abandonne
Aux bras de géants
Sans jamais
Se laisser
Apprivoiser

Somnambule éveillé
Sujet de psy-cause
La petite sauvage
S’agrippe
À la jupe céleste
Pour ne pas sombrer
Dans le puits
Authentique

Il n’y a plus
D’étincelle
Dans ses yeux chagrins
Gouffre de mystères
Que d’infimes parcelles
De pastels d’enfant
Fosse d’apparence
Images aveugles

Tout autour
N’est que nuit
Qu’un long sommeil
Où elle se vautre
Indomptable
Petite sauvage
Foulée des affres
Cicatrices