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Chronique dans le sous-solTrente ans dans la vie de Dominique, c'est loin d'être reposant. Des histoires aussi touchantes que rocambolesques racontées avec humour et sincérité.

La job, la job… toujours et encore!

Par • 15 octobre 2008 à 0:00

Et la saga continue!  La restauration rapide n’ayant pas fonctionnée pour moi, je devais passer à autre chose.  Quelque chose de plus tranquille, de moins stressant.  Après tout, lorsqu’on se contente d’un emploi au salaire minimum, la moindre des choses est d’adopter une job où l’effort n’est pas trop grand.  C’est alors que je me lançai dans la livraison!  J’allais livrer de la bouffe en écoutant ma musique et en fumant mes cigarettes dans ma voiture!  Pas trop stressant et surtout, pas de boss constamment dans mon dos pour m’observer.

 

Je peux réunir mes prochains deux emplois dans un même résumé puisque les deux se ressemblaient étrangement.  Le Capri, un restaurant 24 heures et le Breaktime Café, un resto qui oeuvrait seulement sur l’heure du midi pour une clientèle industrielle se spécialisant dans le textile.  Vous aurez deviné que pour ce deuxième restaurant, nous desservions la rue St-Laurent entre Sauvé en Crémazie, là où 90% des commerces travaillent dans le tissu.  Commençons tout de même par le Capri.  Mon patron, un grec nommé Timothy avait comme philosophie de desservir l’île de Montréal au complet!  Ste-Catherine/Berri ou Henri-Bourassa/St-Michel, pas de problèmes!  Le livreur va se déplacer!  En plus de prendre un temps fou pour parcourir de telles distances, il y avait aussi les tâches internes auxquelles le livreur devait se plier.  Lorsque je n’étais pas sur la route, je devais éplucher des patates!  Oui, oui!  Des patates!  Mais ces patates, je les épluchais dans le sous-sol caverneux isolé du reste du personnel.  Pour ajouter à l’humiliation, Tim me fournissait un épluche-patate acheté au magasin à 1$.  Après 20 patates, c’en était fait de l’épluche-patate.  Je devais alors supplier mon patron de me financer un nouvel outil de travail, ce qui n’était pas une mince affaire.  Un jour, alors que j’épluchais comme je n’avais jamais épluché, toujours dans ce sous-sol morbide, je vis une porte s’ouvrir… Oh mon Dieu!  Qu’est-ce qui allait sortir de cette porte?  Surprise!  Une vieille dame!  La femme de Timothy!  Statula Gouvopoulos.  Que Dieu bénisse cette femme… En fait, les propriétaires habitaient le sous-sol de leur restaurant.  Prise d’une profonde sympathie pour moi, Statula s’approcha de moi et me donna un épluche-patate de luxe!  Payé 10$!!!  Elle me le remis en me faisant jurer de ne jamais en parler à son mari.  Un signe de la providence!  J’avais enfin un outil de travail fonctionnel!  Mais quelques mois plus tard, le restaurant ferma ses portes laissant la place à un Pétro-Canada.

 

Quant au Breaktime Café, l’aventure dura à peine deux mois et le restaurant ferma également ses portes.  Fait à souligner, les livreurs devaient également éplucher des patates lorsqu’ils n’étaient pas sur la route.  Malgré la courte vie de ce resto, je fus congédié une semaine avant la fermeture du commerce.  La raison?  J’ai répondu au téléphone et j’ai pris une commande d’un client désirant une sandwich au thon.  Le problème?  Même si le sandwich au thon était au menu, le resto n’avait pas de thon en stock!  J’ai alors dû aller acheter une canne de thon au dépanneur pour concrétiser la commande.  Le boss ne m’a jamais pardonné d’avoir pris une commande (qui était au menu) sans lui demander si on avait le nécessaire dans le resto pour réaliser ce mets gastronomique…

 

Clairement, je n’avais pas eu ma leçon de vendre des lavages de tapis!  Je me fis engagé dans une compagnie qui vendait des aspirateurs!  Mais pas n’importe quel aspirateur!  Oh que non!  Des aspirateurs révolutionnaires qui crachaient du parfum en même temps qu’ils ramassaient la poussière!  Et combien pour cette machine de l’avenir?  Rien de moins que 2000$!  2000$ pour une balayeuse qui vomit du parfum!  L’occasion du siècle pour le commun des mortels!  Le stratagème pour piéger les clients potentiels était quand même bien pensé!  Rainbow Canada (la cie qui vendait les aspirateurs) achetaient les billets non-gagnants de gens ayant participé à toutes sortes de concours.  Le pitch de vente ressemblait alors à : « Bonjour M. Gagnon, vous vous rappelez avoir participé au concours pour gagner une maison?  Eh bien, bonne nouvelle!  Vous n’avez pas gagné la maison mais vous gagnez un kit de casseroles!  Tout ce que vous avez à faire pour obtenir votre prix est de recevoir notre représentant d’aspirateurs chez vous et d’écouter son discours!  Et ce, sans aucune obligation d’achat! »  Force est d’admettre que le stratagème fonctionnait plutôt bien!  Mon rôle était de convaincre les « gagnants » de recevoir la visite d’un vendeur à domicile.  Ensuite, selon le profil du client, j’assignais le vendeur le plus susceptible de réaliser une vente.  L’atmosphère étant quand même sereine, je suis resté près de six mois chez Rainbow.  Jusqu’à ce que je trouve mieux.  Après tout, passer sa journée à convaincre des gens de recevoir des vendeurs de balayeuses n’était pas la job rêvée!

 

Encore un nouvel emploi?  Mais quand allais-je trouver ma niche, mon nid?  La semaine prochaine, je vous entraîne dans la folie de la vie de commis de dépanneur!  Si vous avez des anecdotes avec vos emplois, partagez-les avec moi.  Je ne suis quand même pas le seul à avoir subi des jobs merdiques!

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