Envahissons la Libye
Par Jonathan Habel • 18 mars 2011 à 9:10Au commencement, le peuple tunisien gronda, manifesta, se battit, pour finalement se débarrasser de son dictateur. Tout le long du processus d’extraction de leur tumeur politique, l’Occident, Europe en tête, a piétiné. Et le monde jugea que cela était juste et bon.
Puis il y eut le peuple égyptien, qui gronda, manifesta, se battit, désespéra, s’accrocha malgré tout, pour lui aussi se débarrasser d’un bel enculé. Et là aussi, tout au long du processus d’extraction de leur tumeur politique, l’Occident, l’Europe en tête, l’Amérique pénitente ensuite, a piétiné. Et le monde jugea que cela était pas mal juste et bon.
Puis à la fin février de l’an de grâce 2011, la révolte explosa en Libye. Le peuple a grondé, manifesté, s’est battu. Contre un autre dictateur, probablement le plus fou des trois, et certainement le plus condamnable parce qu’il est responsable non seulement de crimes contre son propre peuple, mais aussi contre l’Humanité en général, en encourageant, soutenant, finançant le terrorisme international depuis des décennies. Mais le dictateur fou, ce cancer de la Libye depuis tant d’années a, à force de patience et de menaces, mais aussi de détermination, réussi à regagner peu à peu le terrain perdu. Il était sur le point de clamer sa victoire finale quand…
Le monde, l’Occident surtout, l’Europe en tête, la France en chef de file, décida que cela avait dépassé les bornes. Que ce n’était plus tellement juste et bon, au contraire. Qu’il était temps, plus que temps de débarquer, de botter des culs et de redonner la Libye aux Libyens. En théorie, du moins…
Il faut comprendre les puissances européennes, la Russie, la Chine et les bons vieux States : à chaque fois qu’ils interviennent quelque part, on crie à l’impérialisme, à l’ingérence, au néo-colonialisme. Mais quand c’est le temps de sacrer des volées, ils tempèrent, cogitent, discutent, bref ils se pognent le cul, mais quelque chose de solide. Peut-être que l’un est la cause de l’autre. Probablement, même.
Mais là, c’est le temps de rentrer dans le tas. De finir la job commencée par les rebelles lybiens, au meilleur de leurs maigres capacités matérielles. De se tenir debout, et de prouver qu’on privilégie la vie humaine aux deals sur le pétrole. Et surtout d’éradiquer les emmerdeurs qui pensent le contraire et agissent en conséquence, même s’ils sont dans un autre pays. Même s’ils sont musulmans.
À l’heure où ces lignes sont écrites, le dictateur fou sent la soupe chaude, et réclame un cessez-le-feu. Fuck off. Si on le laissait faire, à la première occasion il sera question de génocide contre son propre peuple, encore. Un cancer, ça s’éradique de la manière forte.
Par Jonathan Habel
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Caline que je m’étais ennuyée! Excellent, excellent dessert! Merci Jon!
Merci Amélie !
Toujours un plaisir de vous lire M. Habel…
La situation au Libye me fait penser à ce qui s’est passé au Rwanda dans les années 90, non pas dans la nature de l’événement, mais dans le traitement international. On regarde le bateau passer à la télé et on va faire quelques films là-dessus dans une quinzaine d’années.