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Dream Theater – Systematic Chaos (2007)

Par • 2 mars 2008 à 10:00

Ce n’est pas donné à tout le monde d’aimer Dream Theater. Pas que ce soit nécessairement un mal ; leur musique, complexe, pesante, nourrie à la testostérone et tout juste à la limite du cliché métal des années 80, n’est pas le genre de chose qu’on écoute tous les jours, sauf si on est un mec qui a les cheveux longs jusqu’au milieu du dos, qui a une chemise avec un dragon dessus et qui joue de la guitare douze à quatorze heures par jour. Bref, le commun des mortels peut parfaitement avoir une réticence. Et le compromis ne semble jamais pouvoir se résorber : après d’excellents albums dans les années 90, et un quasi chef-d’œuvre du black metal contemporain avec Train Of Thought (2003), Dream Theater a essayé de simplifier sa formule avec l’ennuyant et monotone Octavarium en 2005 ; échec commercial, sinon critique dans un cas comme dans l’autre. C’est pourquoi le groupe a décidé de jouer ce qu’il fait de mieux avec Systematic Chaos : du métal complexe, finement ciselé et travaillé, mais avec un brin d’émotions quand même au travers des clichés.

 

Ayant ajouté certains éléments du nu metal depuis le début de la décennie, Dream Theater a su se renouveler pour le mieux, à un moment où le genre est en pleine ébullition, en proie à la fois à une remise en question, une baisse de population et une multiplication des sous-genres. Pas que Systematic Chaos soit un grand album, ni qu’il tranche avec la tradition presque immuable dans le monde du hard rock : longues chansons fleuve (trois dépassent les dix minutes, dont une qui approche des dix-sept), changements de rythmes, pédale double, solos en spirale, clavier frénétique, paroles qui redéfinissent le mot « cliché ». Mais il faut croire que le style n’est pas épuisé : les rythmes détonants de Mike Portnoy représentent la solide structure sur laquelle le guitariste John Petrucci couche ses innombrables notes, avant que l’exceptionnel vocaliste canadien James LaBrie n’étende ses mélodies avec une puissance qui étonne, du haut de ses 44 ans. Le tout selon un modus operandi implacable qui, malgré tout, réussit. On revient donc, sur cet album, à des pièces à multiples parties (In The Presence Of Enemies Pt. 1 & 2), des rockers pesants et selon la formule éprouvée en clinique (les extraits Forsaken et Constant Motion, ainsi que Prophets Of War) et des morceaux « d’ambiance », pour la forme (Repentance).

 

En une phrase, on peut résumer Systematic Chaos ainsi : un album de Dream Theater pour ceux qui aiment Dream Theater. Un peu moins agressif que certains de leurs essais précédents, un peu plus lourd que la moyenne également, le tout est fait sans risque, et sans coup férir, sinon que leur genre ne leur a jamais garanti le succès commercial. C’est un peu comme un match Sénateurs – Canadiens : on sait déjà comment ça va finir, mais ça ne dérange personne.

 

J’ai particulièrement apprécié :

– Constant Motion

– Forsaken

– The Dark Eternal Light

 

Note : *** ½

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