Denis Drolet – 2D (2006)
Par William Beretta • 11 janvier 2007 à 22:13Malgré les apparences, le deuxième disque des Denis Drolet s’inscrit dans une démarche artistique réelle et non dans un trip de champignons un peu trop magiques. Si leur premier album éponyme décrivait une série d’images absurdes sur un fond de musique accrocheuse, le deuxième fait exactement la même chose, mais en poussant la démarche un peu plus loin. Les Denis ne se contentent plus de chanter (crier ?) des vers farfelus, ils commencent à créer des histoires, des liens entre les strophes de leurs chansons. Le résultat est aussi surprenant que désopilant.
On amorce l’album dans Le Jardin de Perlin (qui n’est pas sans rappeler Le Jardin du Luxembourg de Joe Dassin, mais avec davantage de drogue) où les Denis Drolet s’amusent à faire défiler les références absurdes, comme sur leur premier disque. Ensuite, les chansons se succèdent, les rythmes aussi. On fait l’éloge de la vieillesse (Blanc), du Bœuf au choux et de Yves Corbeil, on rencontre des personnages attachants comme Monsieur Loiselle et Mononc’ Tonyo, on est témoin de l’histoire d’amour touchante entre les deux Denis (Battleship)… Les styles de musique sont aussi très variés. La guitare électrique peut côtoyer un chœur d’enfants ou du violon aguicheur. Les changements fréquents et abrupts de rythmes fonctionnent comme des mini gags à l’intérieur des chansons.
En somme, le monde complètement dénué de sens, caractéristique du premier album, laisse place à un univers tout aussi absurde, mais avec un peu plus de repères. Cela a pour effet de plaire aux fanatiques et de moins déplaire aux opposants de ces deux joyeux humoristes. Avec cet album, surtout grâce à une pièce comme Yves Corbeil, le duo pourra s’attendre à élargir un tantinet son public, mais pas de beaucoup. Ils font partie de cette catégorie d’humoristes qui vont chercher les jeunes, mais qui ont de la difficulté, de par leurs propos et leur humour particuliers, à se bâtir un public plus âgé. Espérons que ce public restreint leur soit fidèle afin de leur permettre de nous offrir d’autres albums encore meilleurs.
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Je n’ai pas entendu entièrement le second album des Denis (et je me surprends). En fait, je suis un fan des deux monsieurs. J’ai écouté leur premier CD jusqu’à user le laser de mon lecteur, j’ai été voir leur spectacle et j’ai acheté leur DVD.
Du deuxième, j’ai entendu « Le Jardin de Perlin », qui était d’ailleurs intégré depuis belle lurette au spectacle « Au Pays des Denis ». J’ai aussi entendu les extraits « Hip di Hip » et « Yves Corbeil ». Je me tiens au courant en visitant leur site à toutes les semaines, mais ces temps-ci, j’ai plus la tête à acheter d’autres types de disques.
Belle critique, soit dit en passant!
Je suis également un fan des Denis, j’ai acheté leur DVD. Je n’ai cependant aucun des 2 CD, et suite à la lecture de cette critique, je sais ce que je vais m’acheter à ma prochaine visite au magasin de disque.
J’ai découvert les Denis en 5e secondaire et j’ai tout de suite aimé leurs chansons. Ma préférée sur le premier album est « Oh yeah! ». J’ai pas tout écouté le 2e album, mais j’aime bien « Hip di hip » et « Yves Corbeil », les 2 extraits qu’on a entendu à la radio. Longue vie aux deux gars en bruns!!!!
Je suis, semble-t-il, le premier non-fan des Denis au carré à écrire ici. J’ai écouté cet opus où l’absurde est une fois de plus porté aux nues, et je dois dire que je me suis pris à esquisser un franc sourire à l’écoute de plusieurs pièces. Je ne crie pas au génie, loin de là, mais il faut avouer que des phrases comme « gruger des souris dans une grotte suspendu par les seins », ou encore « S’en effouèrer dans yeule, en verser dins caleçons de son filleul, du boeuf aux choux », peuvent amuser si on ne les voient pas venir (à ce titre, je suggère à l’auditeur de 2D de ne pas lire les paroles en même temps que l’écoute se déroule, ça gâche…). Bref, y’a des bons bouttes. Et en passant, non ils ne s’appellent pas Denis et Denis, ils s’appellent Sébastien et Vincent. Une fois pour toutes !
J’ai aimé :
– Hip di Hip
– Quossé qu’on ferait pas pour se faire plaisir
– Le jardin de Perlin
Note : **1/2
jaime les denis