Centurion : la guérilla pour vaincre l’Empire Romain
Par Mathieu Lemée • 28 février 2011 à 15:32Parmi les films qui furent à l’affiche en 2010, il est peu question du quatrième long-métrage du britannique Neil Marshall dans les diverses chroniques. Présenté au festival FANTASIA l’été dernier à Montréal, CENTURION confirme pourtant le talent de son réalisateur, qui avait fait sa marque dans le cinéma de genre avec le très claustrophobe THE DESCENT.
Nous sommes au IIe siècle après Jesus-Christ en Bretagne. L’Empire Romain est à son apogée. Commandant de la neuvième légion, le général Virilus doit affronter une tribu barbare, les Pictes. Alors qu’ils traversent la forêt, les soldats romains tombent dans une embuscade tendue par les Pictes. Prise par surprise, la neuvième légion est massacrée et Virilus est capturé. Quelques survivants parmi les soldats romains, menés par le centurion Quintus, refusent de laisser tomber leur général et suivent les Pictes jusqu’à leur campement afin de le délivrer. Hélas pour eux, ils échouent et sont pourchassés sans relâche par leurs adversaires barbares.
Contrairement aux superproductions épiques conçues lors de la dernière décennie (GLADIATOR, TROY, ALEXANDER) CENTURION a bénéficié d’un budget moins imposant, soit 12 millions de dollars. Ceci ne semble pas avoir été un problème pour Neil Marshall dans l’élaboration de sa mise en scène qui se veut très stylisée, époustouflante et qui va à l’essentiel sur le plan narratif.
Le récit certes ne recèle aucune surprise et se résume qu’à une suite d’affrontements extrêmement brutaux qui vient ponctuer régulièrement une longue poursuite entre les Pictes et les soldats romains. Bref, rien de nouveau sous la neige, d’autant plus que les auteurs ont pris plusieurs libertés avec les événements historiques dont ils s’inspirent.
Le film se démarque plutôt sur la forme que sur le fond; d’abord dans les scènes de batailles, qui sont cadrées et montées avec une vigueur indéniable et qui illustrent à merveille la tactique de la guérilla employée par les Pictes pour vaincre l’armée romaine.
Les décors naturels, situés dans le nord de l’Angleterre et en Écosse, sont magnifiquement photographiés et cette complémentarité visuelle contribue autant à donner le souffle épique voulu au film qu’à renforcer sur le plan strictement graphique la violence des combats.
Notons également cette particularité presque originale dans le genre où les Pictes, considérés par les Romains comme des barbares, sont pourtant dirigés par une femme. Voilà qui nous change un peu.
Moins prétentieux que ALEXANDER, moins lourd que TROY, CENTURION a peut-être des défauts scénaristiques, mais assez de qualités cinématographiques pour en apprécier grandement le visionnement. Quant à son réalisateur Neil Marshall, il faudra continuer à suivre sa carrière de près. Menée par Michael Fassbender (THE INGLORIOUS BASTARDS de Tarantino), toute la distribution est efficace, que ce soit sur le plan dramatique et physique.
Par Mathieu Lemée
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