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Bran Van 3000 – Rosé

Par • 22 octobre 2010 à 14:36

Bran Van 3000 - RoséDix ans après le succulent Glee, et quelques années après Discosis, James DiSalvio ressort ses tables de mixage et de scratch ainsi que son volumineux répertoire téléphonique pour tenter de réunir son collectif. Bran Van 3000 est de retour et l’éclectique bande de musicien voit la vie en rose. Le nouvel opus est né, il est baptisé Rosé.

À la première écoute, on constate qu’il s’agit d’abord et avant tout d’un album d’ambiance. De style « non-stop » avec des rythmes qui s’emboîtent habilement, Rosé emporte les bassins les plus inertes vers la déchéance. En ce sens, c’est un album sexy qui ne perd pas de souffle. Mais rien n’accroche, rien ne subsiste au lendemain de veille. Pas même un refrain. DiSalvio se perd dans ses loops d’échantillonages souvent insipides.

À la seconde écoute, on commence à comprendre la thématique et les concepts de répétitions sonores. On reconnaît un peu le groove de Discosis, l’album précédent. Mais il ne reste pratiquement rien de la naïveté qui avait fait de Glee, le premier album, un opus ingénieux. Rosé s’étire sur plus de 70 minutes, sans trop d’éclat, avec des chansons qui se perdent souvent dans les couplets hip-hop beaucoup trop présents sur l’album. James DiSalvio a lui même avoué avoir renoué avec ses racines Rasta, mais lorsque les racines paraissent trop, c’est parce que l’arbre est déraciné. Pensez-y!

À la troisième écoute, on reconnaît les bons moments de l’album. L’ouverture est très intéressante avec Call Me (I’ll Be Around Medley), House Lights et Feline Fantasy qui démontrent, une à une, le talent et la variété sonore que peut offrir le collectif. Mais la suite est plus diluée. Sex, Love & Peace est un bel exercice de style qui illustre parfaitement la fougue prosodique de Disalvio pendant près de 8 minutes. Mon Réal va dans le même sens, mais en français. Sinon, parmi les interludes qui durent entre 15 et 64 secondes, il y a l’excellente Let it Go, évidemment trop courte, qui met (enfin) les guitares à l’avant plan. Ça ferait une sacrée bonne pub de iPod!

Sara Johnston, qui agit en tant que co-productrice sur l’album, ramène toujours le son du groupe à sa source avec sa voix douce et mélodieuse. C’est probablement à travers elle que subsiste le côté un peu plus feutré du groupe. Dans cette lignée, la pièce Our Haze, cachée à la fin de l’album (juste avant la toune cachée), est un véritable trésor qui vient casser l’homogénéité du projet juste à temps. On termine en beauté, on évite le fiasco.

Pour la quatrième écoute, je passe mon tour pour l’instant… Peut-être plus tard!

** ½

Cet article a été originalement publié le 5 novembre 2007.

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