Avoir la plus petite chambre, c’est comme…
Par Pierre-Luc Gagnon • 27 juin 2010 à 8:20Chez moi on déménageait à tous les ans (ou presque). Si bien que j’avais souvent à me disputer avec ma soeur pour avoir la plus grande chambre de l’appartement. Parfois elle gagnait, parfois je gagnais. Mais au fil des années, je me suis rendu compte que la petite chambre avait ses avantages.
Le détenteur de la petite chambre avait notamment le privilège d’avoir une télé dans celle-ci. Par pitié, on lui offrait aussi de l’argent pour décorer son cubicule de posters. Un seul suffisait par contre. L’occupant pouvait aussi s’endormir plus tard puisque ladite chambre était plus éloignée de l’antre parental. En somme, ce n’était pas si pire que ça.
Et une petite chambre, c’est fonctionnel. Mon bureau d’ordi était à côté de mon lit. Je pouvais basculer d’un endroit à l’autre d’un seul mouvement du bassin. Il m’était aussi possible d’allonger mon bras pour atteindre la corde des toiles vénitiennes, l’interrupteur de la lumière, un livre sur mon étagère ou même mon tiroir de bobettes. Cette disposition m’a rendu drôlement efficace.
D’autre part, la petite chambre a quelque chose de chaleureux. Ça évoque le rapprochement. Dans une grande pièce, le mobilier se perd aux quatre coins. Un peu comme des richesses mal réparties. Et que dire du ménage : plus c’est vaste, plus c’est complexe à gérer.
(…)
Au fond, avoir la plus petite chambre, c’est comme obtenir la souveraineté du Québec. On se retrouve avec un territoire plus petit, mais avec bien des avantages et des privilèges. Avec le plus haut niveau de gouvernement qui se retrouve plus près du peuple, la gestion devient plus efficace et fonctionnelle. Devenant moins complexe à gérer, le petit pays pourrait bénéficier de richesses mieux réparties… au dépit d’une douteuse péréquation.
Maudit que j’étais bien dans ma petite chambre!
Par Pierre-Luc Gagnon
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Je suis d’accord avec ce fait mais le problème c’est que même notre gouvernement au Québec est encore trop grand. Les sous-unités des sous-unités de notre gouvernement risquent plus de nous voler si nous devenons indépendants que de nous permettre de grandir.
Je crois que la société d’aujourd’hui au Québec est beaucoup trop égoiste pour pouvoir réussir correctement la gestion de son propre état. Les gens au gouvernement ne pensent qu’au futur immédiat de leur propre vie et au fait de rester en place en faisant « plaisir » à la population. De plus les électeurs ne sont pas prêts à faire des sacrifices sur leur bien-être pour le meilleur d’une société future.
Finalement, quand bien même le Canada se tannerait et nous donnerait le « go » pour s’en aller, je pense franchement, même avec mon âme de souverainte, qu’on se planterait la face dans la boue en moins de deux et qu’on ferait bien rire de nous!
Pour répondre à ton commentaire, je peux rester dans ma métaphore. Si tu n’as jamais eu de petite chambre, tu ne peux pas la critiquer. Tu dois essayer avant d’être défaitiste. C’est pas avec des « on va se planter » qu’on va aller loin. Et tant qu’à moi, le Canada est déjà planté. Difficile de faire pire.
Qui ne risque rien, n’a rien…
Au contraire de toi, j’étais petite dans une grande chambre. Je me sentais perdue, abandonnée. Tout était loin de moi, de mon lit, de mes mains.
Quand je suis partie pour le cégep, je me suis enfermée dans une très petite chambre avec tout à proximité mais au moins je me sentais au chaud et proche de tout ce que j’aimais.
J’ai donc vécu les deux extrêmes et je peux te dire que dans trop petit, j’avais tendance à parfois étouffer et, dans trop grand, je me sentais perdue dans l’immensité!
On peut risquer et tenter de ne pas être défaitiste! Je crois sincèrement que nous y arriverons un jour et que ça sera très bien ! En attendant, il faut motiver les troupes et se préparer au combat parce que y’en aura pas de facile.
Encore une belle tranche de vie!!!
Je n’ai pas déménagé souvent dans ma vie, juste une fois lorsque je suis parti vivre en appartement et je n’ai pas eu beaucoup d’opposition pour avoir la chambre que je voulais.
J’aime beaucoup ton lien entre la grandeur d’une chambre et la souveraineté du Québec.