Monsieur Mono – Petite Musique de Pluie
Par Pierre-Luc Gagnon • 19 février 2008 à 14:54
Le chat parti, les souris dansent. Les Chiens partis, Monsieur Mono s’attriste. En effet, lorsqu’Éric Goulet (leader du groupe Les Chiens) se retrouve en solo (ou en Mono), il perd son mordant au profit d’une ligne directrice plus mélancolique. Il en avait fait la brillante démonstration sur son premier album Pleurer la mer morte et il en remet avec Petite Musique de Pluie, sa nouvelle larme, son dernier vague à l’âme. Voilà un album qui, plus que jamais, porte parfaitement son titre.
Très loin d’être un album pour faire lever un party, le dernier de Monsieur Mono trouve davantage sa niche lors d’un souper tardif, alors que l’hôte soupire à sa fenêtre dans l’attente infinie de sa flamme qui n’arrivera probablement jamais. C’est de la romance étouffée, de l’essence de chagrin à l’état pur. La voix de Goulet est monotone et dépeint avec nonchalance la fatigue de l’état actuel des choses. Les arrangements de cordes planent au gré des douze titres alors qu’un synthé laisse déborder une ambiance électro soutenue qui ne se perd pas dans l’abus.
Les meilleurs moments de l’album se retrouvent respectivement en première, cinquième et huitième piste. Dors, mon amour, dors amorce l’album comme une berceuse qui donne le ton malgré son désir de retenue. Comme en temps de guerre, en duo avec Ariane Moffatt, est une réussite sur toute la ligne. Le mood s’imprègne dans l’air comme un cerne de buée sur le miroir… les voix se marient parfaitement. L’espace d’une fille laisse la poésie suivre la mélodie, abandonnant un peu le ton robotique que la jolie pochette voudrait peut-être expliquer.
Pour l’ensemble, ce n’est pas un album que l’on sort tous les jours. Il faut vraiment se laisser prendre au jeu pour apprécier le produit à sa juste valeur. Il faut voir les deux côtés de la médaille qu’il a dans le cou, ce Chien!
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