Curling : un film qui glisse lentement vers l’oubli (2010)
Par Dominique Fortier • 7 juillet 2011 à 13:38Je ressens un profond malaise à chaque fois que je critique un film qui a été encensé et acclamé par tous les soi-disant connaisseurs du 7e art. C’est le cas ici avec le dernier film de Denis Côté, Curling. Drame psychologique qui scrute la relation d’un père un peu trop protecteur avec sa jeune fille de 12 ans. « Il faut lire entre les lignes, comprendre la subtilité, laisser aller son imagination. » disent les critiques. Moi j’y ai vu un film long, ennuyant et qui ne boucle aucune boucle.
On demeure sur notre faim. Vraiment sur notre faim. C’est comme si on vous servait une énorme salade bourrée de tout plein de légumes colorés et savoureux et que rendu au plat principal, on vous sert une maigre tranche de jambon et finalement, on oublie de vous servir le dessert. C’est le goût amer que me laisse ce film. Une belle mise en scène avec une panoplie de sujets à développer mais qui ne débouche nulle part. Beaucoup de questions, peu de réponses!
Emmanuel Bilodeau et sa fille Philomène interprètent parfaitement ce qu’on leur demande d’interpréter. Un bonhomme nevrosé et une enfant tout aussi troublée par son isolement du reste du monde. Roc Lafortune & Muriel Dutil campent deux habitants locaux par qui passent les quelques bribes d’humour du film. Côté semble s’être fait un malin plaisir à passer du drame psychologique à un documentaire sur les régions éloignées. Ceux qui crient au génie ont bien beau le faire, pour ma part, je demeure en reste. Peut être était-ce mon cerveau et mon « imagination » qui étaient à « off » mais je n’ai pas su rassasier ma soif cinématographique dans Curling.
Si le but était de faire réfléchir en nous donnant le moins d’informations possible, c’est raté puisque le soi-disant message, je ne l’ai pas saisi. Oui, le personnage d’Emmanuel Bilodeau a des bébittes dans sa tête, oui, il a peur de la société, oui, il semble avoir eu une relation houleuse avec son ex. Outre ça, il reste trop d’éléments qui ne sont pas expliqués dans le film. Trop de traits de comportement qui ne sont pas exploités. Encore une fois, un sujet intéressant est abordé dans un film mais le « trip » de réalisateur a pris le dessus. Désolé les amis, je ne peux pas crier au génie sur celui-là.
[rating:2]
Par Dominique Fortier
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Tout à fait d’accord avec toi, Dominique ! L’intelligentsia de la critique québécoise a porté ce film aux nues… À part le copinage de nos critiques envers l’un des leurs (Denis Côté a déjà été critique de cinéma, rappelons-le), on ne voit pas ce qu’ils ont pu trouver de génial là-dedans… Quand j’ai vu ce film au cinéma, je n’avais pas assez des doigts de mes deux mains pour compter les spectateurs sortir durant la projection. Ceci dit, le duo Bilodeau doit avoir un talent fou pour avoir pu performer avec des personnages aussi creux.