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Special Magnum : Fantasia présente un film d’action italien tourné au Québec

Par • 8 juillet 2008 à 19:56

Avec un budget de 1.5 millions de dollars, l’appui financier de capitaux allemands et panaméens pour supporter cette production québéco-italienne, le casting de quelques acteurs américains dans les rôles-titres comme Stuart Whitman (« SHATTER »), Martin Landau (séries « MISSION: IMPOSSIBLE » et « SPACE: 1999 »), John Saxon (« ENTER THE DRAGON » avec Bruce Lee), Gayle Hunnicutt (série « DALLAS ») et Tisa Farrow (soeur de Mia Farrow), accompagné au générique de comédiens québécois connus comme Carole Laure (« FANTASTICA », « MARIA CHAPDELAINE »), Jean Leclerc (vedette du soap-opera « ALL MY CHILDREN ») et Guilda, et l’apport du légendaire Rémy Julienne aux cascades automobiles, considéré à travers le monde comme l’un des meilleurs coordonnateurs de poursuites en bagnoles sur grand écran, « Special Magnum » est devenu avec le temps un petit film-culte au Québec. Grâce à Renaud Gauthier, jeune auteur-réalisateur (visiter le site www.inspectorbronco.com pour voir certaines de ses perles), fan de séries B rétro en plus d’avoir une grande passion pour cette oeuvrette, et Philippe Spurrell, il sera présenté au festival Fantasia le vendredi 18 juillet à minuit à la salle J.A. De Sève de l’université Concordia, dans une copie 16 mm. Juste avant sa présentation, les spectateurs auront droit à quelques bandes-annonces de vieux films d’exploitation. Bref, une ambiance « GRINDHOUSE » qui promet.

 

Le film raconte l’histoire d’un flic d’Ottawa, le capitaine Tony Saitta, qui reçoit un appel urgent de sa soeur Louise à Montréal, alors qu’il poursuit des braqueurs de banques. Ne pouvant répondre à cet appel à l’instant, Tony se rend donc peu après à Montréal pour la voir, mais elle est retrouvée empoisonnée au cours d’une réunion de groupe. Saitta mène alors l’enquête pour retrouver l’assassin de Louise, et il n’hésite pas à employer la manière forte pour arriver à ses fins. Ses recherches l’amènent à soupçonner le docteur Tracer, qui avait une liaison avec Louise, et Tony décide de l’arrêter. Un nouvel assassinat et une tentative avortée de meurtre laisse pourtant sous-entendre que le docteur Tracer est innocent, et que l’affaire est loin d’être résolue. Tony Saitta poursuit son enquête et découvre que sa soeur Louise avait un passé fort louche. Elle a, entre autre, été mêlée à un vol à Toronto avec un complice, qui se trouve à être son assassin. Tony lui tend donc un piège pour le démasquer et l’éliminer définitivement.

 

Ce « poliziotteschi » (terme désignant les films d’actions italiens des années 70, ayant parfois un angle de critique politico-social) raconte une intrigue artificielle où des éléments venant du « giallo » (genre italien désignant des suspenses horrifiques racontant les exploits d’un maniaque ou d’un psychopathe dont l’identité est inconnue. Le terme, qui veut dire « jaune », fait référence à la littérature policière ou de mystère en Italie dont les livres ont une couverture jaune) trouve place à l’intérieur des clichés du polar d’action à la « DIRTY HARRY ». C’est dire à quel point Alberto de Martino sait comment employer dans sa réalisation les recettes habituelles des succès populaires cinématographiques de cette période, pour satisfaire les fans de films d’exploitation adeptes de fantasmes violents. Sans être approfondi plus qu’il ne faut, le récit développe avec souplesse quelques morceaux de bravoure fort mouvementés, dont une incroyable poursuite en voiture d’une durée de presque 10 minutes, signée Rémy Julienne, et un combat étrangement incongru de kung-fu entre le héros et un trio de travestis qui s’achève de manière brutale.

 

Sans être le meilleur film en son genre, il s’avère un très bon exemple que la formule du film policier d’action à l’italienne fonctionne aussi dans une ville étrangère (Montréal en l’occurence). En plus des scènes d’action nombreuses et généralement efficaces, on a droit à quelques plans nichons de Carole Laure, ce qui représentaient d’ailleurs l’une de ses marques de commerce à cette époque. Le film en outre, profite d’une excellente trame sonore d’Armando Trovajoli qui représente l’une de ses rares contributions au genre, lui qui compose habituellement pour les comédies de Dino Risi (« PARFUM DE FEMME version originale entre autre). Bref, un peu plus de 90 minutes de bon temps et de divertissement garanti, où un bon groupe d’acteurs livrent la marchandise avec métier. À voir ce 18 juillet.

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