Critique : Les Cowboys Fringants – L’expédition (2008)
Par Pierre-Luc Gagnon • 7 novembre 2008 à 16:45Après La Grand-Messe, place à L’expédition. Sans être totalement étranger à son prédécesseur, ce nouveau disque des Cowboys Fringants laisse une saveur différente et plus sérieuse en bouche. Si les textes de Jean-François Pauzé ne semblent plus avoir le coeur à rire, c’est surtout parce que les écrits plus légers et festifs ont été regroupés sur un autre disque, Sur un air de déjà vu, prévu pour être lancé à quelques semaines d’intervale de L’expédition. Mais en attendant, on navigue dans une poésie plus sobre.
Les temps changent, mais les Cowboys Fringants sont restés sur la même track. Karl Tremblay chante de la même façon qu’il y a quelques années, les rythmes de guitares de Pauzé sont toujours aussi prestes, la basse dansante de Jérôme Dupras est encore de mise les arrangements de Marie-Annick confirment plus que jamais le son du groupe. D’autre part, le départ du batteur Dom Lebeau ne se fait aucunement sentir sur le disque. Mais cette inertie est loin d’être négative. Les quatre musiciens semblent bâtir autour des acquis afin de mieux voir Droit devant.
Les 3 meilleures chansons :
– Entre deux taxis (excellent premier extrait avec un texte sublime.)
– La Catherine (la chanson qui se rapproche le plus du style humoristique du groupe. Absolument rafraîchissant!)
– Une autre journée qui se lève (un exercice de style très intéressant au niveau du texte.)
Les 3 pires chansons :
– Bobo (texte puéril, musique désolante.)
– Tant qu’on aura de l’amour (un peu brouillon, même si ça semble volontaire.)
– Train de vie (note un manque de fraîcheur en fin d’album, poésie forcée.)
L’expédition est un album avec ses forces (arrangements, intensité) et ses faiblesses (manque d’homogénéité et de constance) qui charme, malgré tout, au premier abord. Les Cowboys n’ont rien perdu de leur saveur. Leur prochain disque – à caractère complémentaire, totalement dans un autre registre – est certainement à surveiller…
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Par Pierre-Luc Gagnon
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Une belle surprise, en effet. J’ai aussi été charmé par « Une autre journée qui se lève », mais aussi par la surprenante « Monsieur ». L’angle d’attaque de cette chanson est beaucoup plus comestible que certaines de La Grand’Messe qui penchaient un peu trop du côté de la morale.
Pauzé est revenu à ce qu’il fait de mieux : conter des histoires. Malgré toute la sobriété, je ne crains rien pour le passage à la scène de ces chansons. Combien de spectateurs vont verser quelques larmes avec « La Tête haute » en show ?
Les cowboys, c’est comme le pâté chinois. Texturé, coloré, simple, onctueux, nourrissant, savoureux, chaud, réconfortant, inusité, rassembleur, réjouissant. Et chaque fois, ça dégage un parfum d’antan…
C’est pour ça qu’on s’attache aux traditions…. : )