The Strangers : une impression de déjà-vu (2008)
Par William Beretta • 21 octobre 2008 à 14:26
James (Scott Speedman) et Kristen (Liv Tyler) reviennent d’un mariage et espèrent passer une nuit tranquille dans la maison du père de James. Vers quatre heures du matin, ils sont dérangés par des coups à la porte. Il s’agit d’une jeune fille qui semble perdue. James lui ordonne de s’en aller, ce qu’elle fait sans rouspéter. Cependant, les coups recommencent de plus belle, orchestrés par trois inconnus masqués qui, de toute évidence, leur veulent du mal.
The Strangers ressemble davantage à un exercice de style qu’à un film complet. Le réalisateur Brian Bertino, dans sa première réalisation, met l’accent sur l’aspect visuel et sonore tout en réduisant l’intrigue au minimum — un couple isolé attaqué par des méchants — et en employant très peu d’effets spéciaux. Les éclairages (trop ?) sombres et les silences envoûtants de certaines scènes engendrent une ambiance assez réussie. Le jeu de Tyler et de Speedman est même plutôt crédible. Par contre, l’ensemble laisse le spectateur sur sa faim.
D’abord, le scénario est loin d’être original. On pourrait même utiliser le mot « cliché ». Le couple en crise qui se solidifie dans l’adversité — c’est-à-dire en se faisant attaquer par des psychopathes pour aucune raison —, c’est du déjà-vu. Récemment, le film Vacancy se basait sur la même prémisse, mais en élaborant davantage sur les « méchants ». Ils avaient un objectif, un plan, une consistance. Dans The Strangers, les inconnus masqués demeurent très vagues. On voit qu’ils jouent au jeu du chat et de la souris avec leurs victimes, et ce, de manière efficace. Mais on se demande pourquoi ils n’entrent tout simplement pas dans la maison pour les massacrer, au lieu de leur faire peur en déplaçant des objets ou en frappant contre les murs.
D’ailleurs, les personnages de film d’horreur semblent obéir à une logique particulière au genre. Pourquoi rester à l’abri avec son shotgun dans les bras quand on peut se séparer pour aller chercher de l’aide dans l’obscurité totale de la nuit ? Ce genre de raisonnement est tout à fait valide dans un film d’horreur. Le même genre de remarque s’applique pour les « méchants » : pourquoi tuer tout de suite alors qu’on peut laisser aller sa victime et la terroriser plus tard ?
Bref, The Strangers offre une ambiance prometteuse, mais le spectateur décroche devant ce film cousu de fils blancs gros comme des câbles.
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Par William Beretta
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