The Boston Strangler : Une superbe docu-fiction sur une affaire criminelle célèbre
Par Mathieu Lemée • 26 août 2008 à 0:00
En 1962, une femme dans la cinquantaine est retrouvée étranglée à son domicile. L’inspecteur Di Natale est chargé de l’enquête, mais ne découvre aucun mobile explicable pour ce crime. Lorsque d’autres femmes sont assassinées par strangulation, dont certaines ont été violées, dans des circonstances similaires, la police est persuadé que le tueur est un maniaque sexuel. Des mesures spéciales sont prises et toutes les personnes soupçonnés d’être des maniaques sont arrêtées, tandis que les médias encouragent les femmes à ne pas laisser entrer des inconnus chez elles. Le procureur général charge son adjoint John Bottomly de prendre l’affaire en main afin d’aider la police, mais le tueur parvient à faire d’autres victimes, sauf une qui a réussi de justesse à s’échapper.
C’est alors qu’un plombier, Albert DeSalvo, est arrêté pour tentative de cambriolage. Lorsque Bottomly et Di Natale le croisent par hasard, ils remarquent que celui-ci a une blessure à la main correspondant à la morsure faite par la dernière victime ayant survécu à l’étrangleur. Bottomly entreprend alors d’interroger DeSalvo qui se révèle bien être l’étrangleur recherché depuis deux ans; celui-ci souffrant de schizophrénie avancé d’après les examens psychiatriques.
Basé sur un fait divers authentique, et d’un compte-rendu sous la forme d’un livre-enquête volumineux écrit par Gerold Frank, « THE BOSTON STRANGLER » reprend le principe du semi-documentaire, tel que celui employé par Richard Brooks dans son film « IN COLD BLOOD ». L’approche se veut donc fidèle aux évènements, sans tomber dans la complaisance ni le sensationnalisme afin de rendre le sujet plus attrayant. Avec un usage habile de la couleur, et l’emploi judicieux de l’écran partagé, nouvelle technique présentée à l’Expo 67 à Montréal, Richard Fleischer livre une mise en scène feutrée et sobre, de manière à bien illustrer chaque détail de la minutieuse enquête policière dans la première partie, et les multiples tourments intérieurs de l’assassin souffrant de dédoublement de personnalité dans la deuxième.
La violence des meurtres est également filmée de façon retenue, la mise en images et le montage ayant pour but de dédramatiser au maximum ces scènes. L’ensemble suggère donc davantage aux spectateurs qu’il ne montre, évacuant ainsi les clichés d’usage propres au genre. En somme, un film qui se révèle une formidable exploration objective d’une affaire criminelle, et de la personnalité d’un psychopathe, incarné d’ailleurs magistralement par Tony Curtis.
Par Mathieu Lemée
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Un très grand film, effectivement ! À mon avis, il aurait été intéressant de spécifier que Tony Curtis était à Montréal, ces jours-ci, alors que le Festival des films du monde lui rendait hommage. J’ai d’ailleurs eu l’extrême plaisir de le voir lors d’une projection en son honneur : c’est un acteur talentueux mais aussi un homme d’une grande humilité. Après la projection, quand un membre de l’assistance lui a demandé quels étaient les 3 films favoris de sa carrière, il a répondu sans hésiter « Some Like It Hot », « The Great Race » et… « The Boston Strangler ». D’où l’importance de la publication de ton texte, Mathieu !
Merci d’avoir spécifié sa présence à Montréal, qui avait d’ailleurs motivé cette publication de mon texte. Vraiment bien vu de ta part. Dommage qu’il n’ait pas mentionné « THE VIKINGS » du même Richard Fleischer et « SPARTACUS » dans sa liste des films favoris où il a joué, sans doute parce qu’il n’y était pas la vedette. Mais le fait d’avoir mentionné « THE GREAT RACE » me fait chaud au coeur car c’est une de mes comédies favorites.