Je ne connaissais pas du tout le réalisateur John Carney, maître d’œuvre de la série télé Bachelor’s walk et la comédie musicale Once. Pour être bien honnête, je n’étais pas très familier avec le cinéma irlandais en général. C’est d’ailleurs tout à fait par hasard que je suis tombé sur On the edge, un film tout à fait délicieux autant par l’intelligence de son écriture que son humour noir et cinglant.

Mais On the edge, c’est beaucoup plus qu’une comédie noire. C’est un film touchant, attendrissant où on plonge dans les démons d’une bande de suicidaires hospitalisés dans un institut psychiatrique. C’est d’abord l’histoire de Jonathan Breech qui, après avoir enterré son père, rate sa tentative de suicide et se retrouve en institution. Jeune homme désabusé qui cherche un sens à sa vie sans trop savoir par où commencer sa quête. Cillian Murphy (Inception, The Dark Knight) livre ce personnage à merveille. On l’adopte dès les premiers instants du film. De son attitude cinglante à sa démarche désinvolte, Murphy déchire l’écran. Tricia Vessey qui y campe Rachel, une patiente aux tendances automutilatrices est également troublante de vérité. Et je m’en voudrais de passer sous silence la brillante performance de Jonathan Jackson (General Hospital, Insomnia) qui incarne Toby, un jeune homme tendre et sensible des plus attachants qui ne s’est jamais remis d’avoir tué accidentellement son frère dans un accident de voiture.

Les échanges entre Jonathan et son thérapeute (Stephen Rea) sont aussi très savoureux. « Ne pas me suicider avant le 1er janvier hein? Hmmm… Vous imaginez quelqu’un qui vient de se pendre avec le fil de la lampe de sa chambre et qui se dit : Là je suis dans la marde! »

Un sujet lourd et dramatique mais servi avec humour, légèreté et surtout beaucoup de sensibilité. Un film sans prétention, sans grand coup d’éclat mais qui nous touche et nous fait sourire à la fois. Une belle réussite.

[rating:4]