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On improvise depuis 31 ans : Lancement de la saison de la LNI

Par • 9 mars 2009 à 10:08

Trente et un ans, n’habite plus chez papa-maman depuis longtemps, et pratiquement toutes ses dents – jamais eu l’ombre d’une dent de sagesse ! Ses visages se sont multipliés, son enveloppe formelle a à peine changé, et l’héritage du hockey lui assure encore un air populaire. La Ligue Nationale d’Improvisation (LNI) lançait sa 31e saison le 9 février dernier, dans un Medley bondé au public comme toujours survolté. Plus baveux mais peut-être moins spectaculaire que le vétéran Yvan Ponton, l’arbitre Alexandre Cadieux, qui dirige le spectacle depuis 4 ans déjà, a mené la soirée rondement et décerné quelques punitions très justifiées, malgré un affrontement inégal entre les Jaunes (les champions en titre depuis 2 saisons) et les Rouges.

D’abord, les Rouges ont complètement dominé les 2 premières périodes, même si Luc Senay, vétéran qui effectue son retour cette année, a eu raison de Zoomba dans la mixte de départ, dans le rôle-titre de l’impro Johnny Blue Jeans. Du chewing gum et de l’essence, donc une romance à l’image du titre. Patrick Drolet et Réal Bossé ont eu maille à démêler les recoins de leur absurdité dans la mixte Les Quadrilatères. La comparée La bouche ouverte a donné raison au mysticisme dérisoirement bébête des Rouges, avec une Joëlle Paré-Beaulieu toujours aussi habile à composer des personnages purs et innocents, donc profondément drôles et touchants. Sophie Caron, Steeve Munger et la recrue Anne-Élizabeth Bossé, secondés par un Senay tordant en Africain, ont égalisé la marque avec leur Catastrophe esthétique, simplement inspirée d’une chirurgie plastique.

En seconde période, François-Étienne Paré a prouvé de nouveau son talent pour les langues dans Babel P.Q.; Joëlle Paré-Beaulieu et Sophie Caron ont formé un duo craquant dans le snack-bar de La 1ère phrase; La Convocation a réuni les deux équipes complètes sur l’improvisoire sans trop de confusion, mais avec une délicieuse obsession pour le travailleur pendu dans la salle des employés; et le ballet classique des Rouges a ravi injustement le point à la boxe très physique de Munger dans la comparée Poids-plume. C’était 5-3 au deuxième entracte. Le musicien François Therrien continuait d’emplir la salle d’une ambiance festive.

Les Rouges allaient marquer leur dernier point en début de 3e période, avec leur Poème symphonique délirant sur les quatre saisons, mené par le bien-aimé François-Étienne Paré. Puis remontée écrasante des Jaunes, qui ont marqué leur territoire l’air de dire : « On va la gagner encore c’t’année, la Coupe Charade ! » Malgré sa punition de cabotinage, Réal Bossé a gagné la faveur du public dans Le meilleur ami de l’homme, à la manière de Pierre Richard (qui sauve semble-t-il ces jours-ci le film Le bonheur de Pierre de la déconfiture totale); Sophie Caron a vogué allègrement sur une histoire de fantôme dans Je ne m’endors pas, avant de ne faire qu’une bouchée de François-Étienne Paré, dans une comparée chantée (sa spécialité) sur Les rumeurs; et le match s’est terminé en queue de poisson, puisque les spectateurs ont dû voter sur une seule minute des huit prévues à l’impro mixte Les disparus, le temps étant écoulé. La loi, c’est la loi, même à la LNI !

Pour couronner la soirée, la grande vadrouilleuse Francine Grimaldi, intronisée au Temple de la Renommée de la LNI, a misé sur les valeurs sûres dans son choix des trois étoiles du match, à savoir Réal Bossé des Jaunes pour la 3e, François-Étienne Paré des Rouges pour la seconde, et la jaune Sophie Caron pour la 1ère. Une sélection représentative et méritée, dans la mesure où ce sont ces joueurs-là qui ont fait le plus grimper l’applaudimètre de par leur présence régulière et inspirée.

La tradition de la LNI se poursuit sur une belle lancée, tous les lundis soirs, 19h, au Medley. Notez aussi qu’un jeu de société nommé Le Match d’impro est disponible en magasins depuis peu, si l’envie vous prend d’improviser entre amis ou en famille, sur les traces des Robert Gravel, Sophie Caron, Vincent Bolduc et autres Christian Vanasse de la comète LNI!

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