Un film Uruguayen en espagnol sous-titré en français présenté à Télé-Québec un mercredi soir à 10 heures qui s’intitule « Les toilettes du pape », ça vous inspirerait?  Je dois admettre que je trouvais le titre rigolo.  Pour le reste, je nageais en plein mystère.

Un petit village de l’Uruguay nommé Melo est en frénésie à l’approche de la visite du pape Jean-Paul II en 1988.  Ce long métrage qui est inspiré de faits vécus met en scène une population de villageois pauvres qui espèrent faire fortune en vendant menus articles aux touristes venus s’agenouiller devant sa sainteté.

Beto, campé par César Troncosco a eu « l’idée du siècle »: Installer une toilette publique pour tous les visiteurs qui auront envie de se soulager pendant la visite papale.  Aidé de sa femme Carmen (Virginia Mendez) et sa fille Silvia (Virginia Ruiz), le valeureux moustachu multiplie les voyages au Brésil à 60 km de chez lui en tant que contrebandier pour financer son projet de service hygiénique.

Le film se veut un regard dramatique sur la triste réalité des habitants d’un petit village et des sacrifices que doivent souvent faire les membres d’une famille afin d’espérer de jours meilleurs.  Mais loin de sombrer dans l’arrache-larmes, les réalisateurs César Charlone et Enrique Fernandez apportent une touche plutôt humoristique à cette histoire où chaque personnage tente de s’offrir une meilleure qualité de vie.

Il est vrai que lorsqu’on ne s’attend à rien d’un film, on est rarement déçu.  Dans ce cas-ci, je m’attendais à un long métrage interminable, inintéressant et lourd.  Au contraire, j’ai ri à plusieurs occasions et je me suis surpris à écouter le film jusqu’à la toute fin même si la réalité des personnages est fort loin de la nôtre.  D’ailleurs « Les toilettes du pape » se sont méritées pas moins de 11 prix à travers divers festivals d’Amérique Latine.  Sans doute un grand soulagement pour ses créateurs!

[rating:3.5]