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ÉditorialPuisqu'il y a des choses qui doivent être dites, aussi bien les dire avec une verve franche et directe. Des sujets chauds, traités vivement sans trop de fioritures.

La nouvelle Chine

Par • 11 avril 2010 à 13:29

Depuis quelques années, on parle de plus en plus de la Chine comme étant possiblement le prochain pays à jouer un rôle de puissance mondiale sur l’échiquier géopolitique et économique.  En fait, la Chine qui a tranquillement adopté des valeurs capitalistes s’est depuis ouvert au marché mondial.  Que ce soit en tant qu’exportateur ou importateur, de plus en plus, la Chine prend du gallon.  Autant certains vont applaudir la chute progressive du communisme chinois, autant d’autres voient cette montée du capitalisme comme une menace sérieuse.  Une menace qui affecte les autre pays, bien sûr, mais qui tout d’abord affecte sa propre population.

Avec les jeux Olympiques qui ont eu lieu récemment, la Chine a jouit d’une visibilité accrue et a voulu capitaliser sur cet occasion pour se montrer sous son meilleur jour devant les milliers de journalistes présents et surtout, devant une planète au complet qui a été spectateur lors de cette compétition athlétique.  Par contre, tout n’est pas si simple.  On a qu’à penser à la répression que le gouvernement central chinois exerce sur le Tibet pour constater que tout n’est pas si rose dans ce pays regroupant 1 milliard 300 millions d’habitants.  D’ailleurs, la Chine n’a pas toujours été si populeuse.  Il faut remonter en 1960 sous le règne de Mao Zedong pour voir une nette croissance démographique.  Les Chinois étaient alors au nombre de 600 millions.  À cette époque, le président chinois se préparait pour une éventuelle troisième guerre mondiale.  Comme le pays n’avait pas d’armes redoutables en sa possession, il misait sur la stratégie du nombre.  Vingt ans plus tard, quand Deng Xiaoping prit le pouvoir, il constata que la guerre n’aurait pas lieu immédiatement.  Par contre, la population chinoise avait déjà doublé.  De plus, les Chinois étaient relativement en bonne santé puisque depuis 2000 ans, ils n’avaient pas eu à lutter contre des envahisseurs comme les anglo-saxons en Amérique et leur mode de vie tant au plan de l’alimentation que dans le sanitaire.  Les Chinois d’autrefois étaient donc plus favorables à assurer une descendance en santé.

En 1970, le gouvernement chinois décida d’adopter la politique de l’enfant unique afin de freiner la croissance démographique des familles urbaines.  Ces familles étaient donc limitées à un seul enfant.  Les familles rurales avaient droit à un deuxième enfant si le premier avait été une fille.  Évidemment, cette politique drastique a porté fruit et le taux de naissances a ainsi ralenti et l’accroissement démographique est ainsi passé de 1.4% en 1990 à 0.6% en 2003.  Un haut responsable chinois de la Commission d’État pour la population et le planning familial a d’ailleurs affirmé en entrevue il y a quelques années que cette mesure de resserrement des naissances avait évité la venue au monde de 400 millions de bébés au cours des 30 dernières années.  Par contre, le ratio hommes/femmes est rapidement devenu très inégal.  En régions rurales, la politique de l’enfant unique influençait grandement les parents à opter pour l’avortement sélectif afin de pouvoir mettre au monde un garçon, jugé plus utile sur une terre agricole qu’une fille.  Même si cette pratique était illégale, le manque de contrôle administratif en zone rurale rendait l’exercice plus facile à réaliser.

Mais outre la croissance démographique, la Chine fait face à une multitude d’autres défis.  Gérer un pays composé de 56 « identités culturelles » et assurer un développement économique tout en conservant les valeurs chinoises socialistes fondamentales est en soi un des défis les plus importants.  Vouloir conserver un certain communisme et un socialisme tout en favorisant une démocratie néo-libéraliste basée sur l’enrichissement individuel et le capitalisme entraîne inévitablement des dérapages importants.  La corruption, la violence et le viol des droits et libertés individuelles sont présentes plus que jamais et le pays doit dorénavant composer avec ces nouvelles réalités.

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