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Le Clan des Siciliens: Un thriller français ayant l’ampleur d’une superproduction (1969)

Par • 21 mars 2010 à 16:40

Bénéficiant de l’un des plus gros budgets jamais accordé à un film français, le réalisateur du samedi soir par excellence, Henri Verneuil, en a profité pour manifester à nouveau sa grande efficacité technique, en même temps que ses aptitudes à conduire un récit spectaculaire et enlevant qui ne contient aucun temps mort.

Un jeune bandit, Roger Sartet, parvient à s’évader du fourgon cellulaire qui l’emmenait au pénitencier. Cette évasion a été mise au point par le clan des Siciliens, une organisation criminelle d’origine italienne établie en France et dirigée par Vittorio Manalese et sa famille. En remerciement pour sa liberté, Sartet propose à Manalese un plan pour voler une collection de bijoux qui doit quitter Rome pour New York. Vittorio Manalese fait alors appel à un ami de New York, Tony Nicosia, afin de peaufiner le plan de Sartet et d’aider celui-ci à exécuter le vol.

Bien que Sartet soit traqué sans relâche par le commissaire Le Goff, il parvient à se déguiser en diamantaire pour prendre place à bord de l’avion transportant les bijoux, sous prétexte de les convoyer à destination. Avec l’aide des Siciliens, Sartet détourne l’avion en vol et force le pilote à se poser sur une autoroute désaffectée près de New York, où les hommes de Tony Nicosia attendent sur place pour s’emparer du butin. Une fois le coup accompli, Vittorio Manalese fait revenir Sartet en France et le tue, parce qu’il avait appris entre-temps que celui-ci avait eu une liaison avec Jeanne, sa belle-fille. Le commissaire Le Goff, mis au courant du vol des bijoux, est cependant sur les traces du clan de Siciliens.

Soutenu par son trio de vedettes (Jean Gabin, Alain Delon, Lino Ventura) et par la réputation de son metteur en scène, Le Clan des Siciliens n’est rien de moins qu’une réussite, au point même d’égaler en qualité les meilleurs superproductions américaines. L’intrigue, adaptée d’un roman d’Auguste Le Breton, est développée avec une fluidité indéniable et comporte un souci du détail qui la rende susceptible de faire rebondir l’action et le suspense à point nommé.

La mise en scène est d’une virtuosité digne d’un grand chef d’orchestre, car le tout est illustré de main de maître avec beaucoup de souplesse. Visiblement, Verneuil s’est habilement inspiré des westerns italiens de Sergio Leone et plus particulièrement, de The Good, the Bad ans the Ugly dans sa façon d’introduire par ordre hiérarchique, les trois principaux protagonistes à l’écran, tels des archétypes du genre (le patriarche chef de clan, le bandit solitaire, le policier ou shériff).

À la fois thriller français et western urbain, Le Clan des Siciliens contient bon nombre de moments vigoureux, mais on retiendra surtout la séquence du hold-up aérien qui s’avère un superbe morceau de bravoure. Et puisqu’il est question de western, une extraordinaire musique, composée par le célèbre Ennio Morricone, vient apporter un bénéfice supplémentaire à cet excellent long-métrage.

Tous les personnages sont incarnés solidement par une très bonne distribution, dominée bien évidemment par le trio vedette où aucun des trois acteurs, par admiration et par respect mutuel entre eux, ne supplante les autres par son jeu, sa présence, ou son temps-écran. Bref, il vous sera difficile de ne pas adorer ce film quand vous le verrez, preuve que l’on peut faire un cinéma divertissant de qualité sans prendre le public pour des nuls.

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