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Le bon, la brute et le truand : un véritable feu d’artifice (1966)

Par • 20 janvier 2008 à 11:39

Clint Eastwood est l’illustration vivante du proverbe « Nul n’est prophète en son pays. » Lorsque la télésérie Rawhide prit fin, cet acteur né à San Francisco en 1930 rencontra, par un heureux hasard, le cinéaste italien Sergio Leone. L’étroite collaboration entre ces deux talentueux messieurs apporta un authentique renouveau au western. Tournée en Espagne et en Italie, la trilogie de ‘L’Homme sans nom’ (dont les premiers volets s’intitulaient Pour une poignée de dollars et Et pour quelques dollars de plus) se conclut par un incroyable feu d’artifice : Le bon, la brute et le truand. Dès l’arrivée de ce film sur les écrans, la réputation d’Eastwood s’établit pour de bon. Quelques années plus tard, il devint même un réalisateur fort doué.

 

Le bon, la brute et le truand narre les mésaventures d’un trio de choc. Sentenza (Lee Van Cleef), vaurien dénué de scrupules, est à la recherche d’un certain Jackson qui détient un coffre contenant 200 000 $ en or. Quant à Joe (Clint Eastwood) et Tuco (Eli Wallach), sans le savoir, ils suivent constamment les mêmes pistes. Un des passe-temps favoris de Joe : couper à distance (et d’un seul coup de fusil !) la corde avec laquelle on s’apprête à pendre Tuco, condamné à répétition pour toutes sortes de délits. Si Joe préfère le silence à la parole, on ne saurait en dire autant de Tuco qui hurle des injures sans arrêt, tel un Capitaine Haddock à la puissance 10. Cet être répugnant en fera allègrement baver à son collègue.

 

Ennemis jurés, Joe et Tuco sont inséparables pour une excellente raison : une chasse au trésor (eh oui, le même que Sentenza). Ce magot est caché dans une tombe et, pour se l’approprier, la connivence des deux partenaires est indispensable. Tuco sait de quel cimetière il s’agit mais il ignore dans quel cercueil sont camouflés les dollars. Pour sa part, Joe connaît le nom gravé sur la pierre tombale mais il n’a pas la moindre idée de l’emplacement du cimetière. L’affrontement final entre les trois héros au cœur de cet imposant cimetière s’avérera le point d’orgue d’une lutte à finir.

 

Dès le début, on sent qu’on ne connaîtra aucun répit avec cette intrigue d’une telle intensité qu’on en perd parfois le souffle. Élément non négligeable : les acteurs paraissent autant s’amuser sur l’écran que nous sur notre divan.

 

Si les bijoux que nous a offerts Sergio Leone scintillent autant, ils le doivent en grande partie aux puissantes trames musicales du phénoménal Ennio Morricone. On ne le dira jamais assez : les bandes sonores de ce génie sont souvent belles à pleurer.

 

Le bon, la brute et le truand est un divertissement de premier ordre, même pour les plus sévères « anti-westerns ».

 

Cet article est publié en collaboration spéciale avec http://www.calendrierculturel.com/

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2 Réponses »

  1. bravo monsieur pour votre article.
    clint est une legende vivante

  2. Voici mon propre commentaire sur ce classique du cinéma que j’ai fait sur deux sites web spécialisés. Ça devrait vous intéresser. J’ai bien aimer votre article:

    Troisième volet qui boucle admirablement la boucle de la trilogie des « DOLLARS », ce film en est également le plus accompli. Leone continue à nouveau d’élaborer son style de mise en scène baroque et syncopée déjà expérimenté dans ses deux westerns précédents. L’on retrouve donc tous les ingrédients du genre; montage alternant gros plans et plans larges, moments solennels éclatant brusquement en scènes explosives etc. où la plupart d’entre eux sont poussés à un point de perfection maniaque. Qui plus est, Leone utilise superbement les stéréotypes et les conventions du western afin de s’acharner à les démolir en jouant sur les apparences. C’est ainsi que les appellations arbitraires identifiant les trois protagonistes du film sont interchangeables. Le film possède une durée inhabituelle qui s’apparente à un concerto gigantesque où chaque personnage possède son thème musical, comme quoi la trame sonore de Morricone joue un rôle toujours plus accru dans la narration (ex. la scène du chant choral des soldats prisonniers qui vient en contrepoint à la violence des coups portés par Sentenza sur Tuco). Le contexte de la guerre de Sécession permet en plus à Leone d’y aller d’un savoureux esprit de jeu de massacre parfois surréaliste pour balayer les mensonges qui sont généralement rattachés à cette période historique au cinéma. Le film contient donc beaucoup d’humour, particulièrement dans la scène finale du « triel » magistralement étiré et dans l’incarnation du personnage de Tuco, interprété avec truculence par Eli Wallach. Eastwood et Van Cleef sont égaux à eux-mêmes dans ce chef-d’oeuvre culte monumental dont la postérité est pleinement méritée.

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