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Chronique femme au foyerAnimatrice radio à temps partiel, femme au foyer le reste du temps, Émilie vous invite à suivre ses aventures tous les mercredis.

La femme qui a vu l’homme qui a vu l’ours…

Par • 27 juin 2012 à 10:54

La virile moitié et moi vivons à proximité d’un parc national. Par proximité, j’entends à quelques mètres de la maison.

Le Parc Forillon a été fondé en 1970. Un parc rempli d’histoire dès sa naissance puisque quelque 225 familles ont été expropriées pour permettre sa création. Un véritable drame pour les gens du coin. Une cicatrice qui ne sera jamais vraiment guérie, et pour cause.

Le fait d’habiter près d’un tel endroit nous pousse à faire des rencontres très surprenantes avec des animaux. Récemment, une femelle orignal a dévalé le bois devant la maison, pour descendre sur notre terrain et rejoindre la forêt derrière la maison.

D’ailleurs, l’un des terroristes du Parc Forillon est lui aussi venir faire son petit tour sur notre terrain l’automne dernier, accompagné de ces deux petits.

Vous avez deviné de qui il s’agit? L’ours noir.

Certains, principalement des touristes, aimeraient bien le voir exproprié du Parc. C’est qu’il fait peur notre petit Yogi.

Dans le but d’en apprendre plus sur les attitudes des habitants du Grand-Gaspé par rapport à l’ours noir, le Parc a envoyé un questionnaire à remplir (je vous invite à le remplir si vous l’avez reçu). L’équivalent a été rempli par les touristes du Parc l’an passé.

Le questionnaire m’a fait réfléchir par rapport à mon appréhension de l’ours. Depuis longtemps, j’ai la crainte de tomber face à face avec un ours en prenant une marche. Mais, ce n’est jamais arrivé encore de faire une rencontre surprise à moins de 100 mètres. Je me suis renseigné sur les comportements à adopter et j’ai moins peur. Je cohabite. Je suis une bonne voisine pour l’ours.

Quoique je ne veuille pas absolument tomber nez à nez avec ledit voisin, le questionnaire m’a fait me demander pourquoi vaudrait-on déménager les ours problématiques. Par «problématique», je n’entends par un ours qui dévore un randonneur (ce n’est jamais arrivé à ce que je sache), mais d’un ours aperçu dans un sentier. Ils sont sur leur terrain. Dans leur habitat, leur faune, leur garde-manger. C’est un peu nous qui avons mis le pied de l’autre côté de la clôture.

On nous demandait aussi, en résumé, si nous étions prêts à utiliser des poubelles spéciales pour éviter que l’ours vienne farfouiller près de nos maisons. J’ai répondu non, bien que j’aie une minime peur de l’ours, pas parce que je ne veux pas faire d’effort, mais bien parce que si un ours est rendu sur ma galerie pour manger dans ma poubelle, c’est qu’il a faim et ça fait partie des risques de vivre en nature. Ne pas vouloir en croiser, je resterais en ville et là, ça serait d’autres gens qui fouilleraient dans mes poubelles.

Si vous visitez un parc cet été, je vous invite à vous rappeler que vous êtes de la visite. Vous n’iriez pas chez la belle-sœur en laissant des déchets partout et en sortant les enfants dehors. C’est la même chose avec la nature. Par contre, je vous suggère quand même de garder vos chaussures!

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