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Hot Fuzz – Quand les moeurs britanniques rencontrent le film d’action américain

Par • 16 mai 2008 à 12:00

Il y a de ces films diffusés dans quelques salles restreintes qui mériteraient une plus grand diffusion,  tellement ils valent la peine d’être vus.  C’est le cas de « HOT FUZZ »,  ébouriffante comédie britannique sorti discrètement sur nos écrans en 2007.

 

Le film raconte l’histoire de Nicholas Angel, qui est sans doute le meilleur flic londonien de sa génération. Il est si bon que ses supérieurs et ses collègues, craignant d’être mis au chômage, le font transférer à Sandford, une petite ville anglaise de la campagne réputée pour être la plus paisible du pays, car aucun meurtre n’y a été commis depuis vingt ans. Peu enthousiasmé par ce transfert, Angel a du mal à se déconnecter de son métier, qu’il a l’habitude d’exécuter avec beaucoup de zèle. Le fils du chef de la police de l’endroit et partenaire d’Angel, Danny Butterman, essaie de le détendre tout en lui faisant part de sa passion pour le cinéma d’action policier hollywoodien. Lorsqu’une série de morts se produit dans la petite ville, Angel est persuadé qu’il s’agit de meurtres reliés par un mobile coïncidant vers un suspect, le propriétaire du supermarché Scott Skinner, mais son supérieur et ses partenaires croient plutôt dur comme fer que ces morts sont accidentels. Ayant échappé à son tour à un attentat, Angel est bien décidé à faire la lumière sur ces crimes. Ce qu’il découvre est cependant d’une envergure si incroyable qu’il devra se résoudre à utiliser la grosse artillerie pour régler cette sombre affaire.

 

Après « SHAUN OF THE DEAD », où ils ont parodié avec talent les films de zombies, le tandem formé du réalisateur Edgar Wright et de l’acteur et co-scénariste Simon Pegg se sont tournés vers les films d’actions américains, et particulièrement les « buddy movies » policiers, pour signer un nouveau pastiche divertissant. Les clins d’oeil sont ouvertement inspirés  d’oeuvrettes aussi diverses que la série des « LETHAL WEAPON », les produits pleins de testostérone conçus par Michael Bay et Jerry Bruckheimer du type « BAD BOYS », et le succès-culte « POINT BREAK » avec Patrick Swayze, tant dans le récit que dans la mise en scène. Au lieu toutefois de verser dans une parodie facile du type de celles des frères Zucker (« SCARY MOVIE,  « THE NAKED GUN »), Wright et Pegg ont su insérer leurs clins d’oeil au sein d’une intrigue critiquant avec ferveur certaines moeurs britanniques conservatrices, jumelées parfois à un conflit entre les générations sur la façon de voir la culture (incluant celle cinématographique bien sûr) dans ce pays.

 

L’humour du métrage a donc un ton truculent bien british qui se lit à plusieurs niveaux (jeux de mots dans le nom des personnages,  situations burlesques absurdes…) en plus de s’inspirer autant du sitcom anglais que de l’esprit des Monty Python, et cela n’empêche jamais les scènes d’action d’être efficaces et percutantes, bien que réunies surtout en finale. Quant aux scènes de meurtres, elles sont plus gores que ce que le genre nous livre d’habitude, mais cela va de pair avec les intentions des auteurs de ne pas aseptiser leur film ou de faire dans le « politiquement correct ». Il s’agit donc d’une autre réussite décoiffante peu banale de Wright et de ses potes, malgré la comparaison avec Tarantino dans leur approche. Simon Pegg et Nick Frost forment à nouveau un duo en pleine forme à l’écran et ils sont soutenus par des acteurs anglais connus (ex. Timothy Dalton et Jim Broadbent que l’on s’étonne de voir impliqués dans ce genre d’entreprise) tous remarquables. Soulignons l’apparition du réalisateur Peter Jackson en tueur sauvage déguisé en Père Noël au début du film.

 

Une chose est certaine,  j’ai déjà hâte au prochain long-métrage d’Edgar Wright, car je sens malgré son talent évident qu’il n’a pas encore donner tout ce dont il est capable,  tout comme son acolyte Simon Pegg.

 

*** ½

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