Cuvée 2007 de l’École nationale de l’humour, vue par Nostradamus
Par Pierre-Luc Gagnon • 17 juillet 2007 à 1:45La dernière fois que j’ai vu un show des finissants de l’École nationale de l’humour, c’était en 2002. J’avais alors prédit un grand succès pour les humoristes Alexandre Barette, Billy Tellier et Cathy Gauthier. Je ne dis pas ça pour me vanter, mais aujourd’hui, cinq ans plus tard, ils connaissent tous une brillante carrière. Quelles sont mes prédictions pour l’année 2007 ? Nostradamus, sors de ce corps!
D’entrée de jeu, il faut avouer que la cuvée 2007 ne s’en laisse pas imposer. À peine entrés dans le métier, ils en mettent plein la vue avec un spectacle de style cabaret, au cours duquel les numéros sont entrecoupés de chorégraphies thématiques vachement bien foutues.
Théodore de Bergerac brise la glace avec un numéro nostalgique, dynamique et efficace. Le duo féminin formé d’Édith Aubin et de Stéphanie Deschamps emboîte le pas avec une séance d’information pour les dépendants affectifs qui ne manque pas de gestuelle. Mathieu Cyr, qui roule sa bosse dans l’humour depuis un peu plus longtemps, présente un monologue engagé et intelligent, mais trop court. C’est d’ailleurs mon premier prospect : ce gars-là peut aller loin… surtout s’il achète des billets d’avion. En bref, la table était mise pour le reste du show.
Mais je ne me suis pas rendu au Studio Juste pour rire pour faire un compte rendu des numéros. Non de non! Je l’ai dit en intro, j’essaie de me prendre pour Nostradamus. Quelle tâche ingrate! J’entends déjà les échos qui m’accusent en trombe : « ce n’est pas correct de hiérarchiser les finissants… ils sont jeune, laisse-leur une chance ». Sachez donc que j’ai apprécié chaque numéro, mais avec certaines préférences. Bon, finissons-en avec les préliminaires.
Bien franchement, mes numéros préférés ont été les quatre derniers. Ça doit être le même principe que les feux d’artifice, ils ont gardé le meilleur pour la fin. Mathilde Laurier s’impose avec un succulent numéro au cours duquel elle incarne une adolescente de 13 ans. Mais une vraie : avec l’accent, les expressions, la veste matelassée blanche qui chill au max. Du bonbon pour les yeux. Simon Gouache est venu me chercher avec son numéro sur Mario Bros. Le premier, le vrai, qui venait en bonus avec le jeu Duck Hunt. Voilà une prestation imagée fort intéressante. Marie-Christine Lachance s’empare de la scène avec un personnage passionné par la cigarette. Ça vaut le coup d’oeil juste pour entendre sa voix enrouée, pour ne pas dire carrément décâlissée. Et en clôture, c’est Alexandre Champagne qui se pointe sur les planches avec sa guitare. Il interprète, pour notre plus grand plaisir, sa chanson d’amour qui suit la parfaite recette de toutes bonnes chansons d’amour. Hillarant à souhait.
Mentionnons aussi les noms de Michel Brouillette, de François Bellefeuille, de Louis Tremblay, de Mélanie Couture et de Jeff Bathurst qui sont tous de bons humoristes avec chacun un style rafraîchissant qui leur est propre.
Le spectacle va rouler encore les 17, 18 et 19 juillet au Studio Juste pour rire à 19h00. Pour information ou pour acheter des billets, visitez le site du festival.
En revenant du spectacle, dans le métro, j’essayais de penser à une phrase choc pour terminer mon texte en beauté. Mais too bad, j’en ai pas trouvé.
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