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Critique – Maman est chez le coiffeur : réaliste et attendrissant (2008)

Par • 2 mai 2008 à 0:00

La plus récente réalisation de la cinéaste d’origine suisse Léa Pool nous plonge tête première dans les années ’60. Revêtue des hits des vedettes de l’époque (Pierre Lalonde, Joël Denis, etc.), la trame sonore de Maman est chez le coiffeur contribue à bien installer le contexte.

 

Mère exemplaire de trois enfants, Simone (Céline Bonnier) trouve tout de même le temps de travailler comme journaliste. Elle aime beaucoup son emploi mais n’aurait au grand jamais songé à quitter sa petite famille… jusqu’à ce qu’une conversation téléphonique écoutée à l’insu de son mari change la donne. Le patron de Simone est estomaqué quand elle lui annonce : « Oui, je veux bien m’installer à Londres pour occuper ce poste dont vous m’aviez parlé. » Voyant la surprise sur le visage de son supérieur, elle lui réplique que si elle ne part pas, elle va mourir… Les réactions négatives que cette décision déclenche autour d’elle n’arrêteront pas Simone. Son mari (Laurent Lucas, glacial) et ses enfants sont évidemment décontenancés par ce départ imprévu.

 

Cette histoire aurait pu sombrer et dégénérer en mélodrame à cinq sous noyé dans les mouchoirs du public. Heureusement, le doigté de la réalisation, la vraisemblance des dialogues et l’impressionnante couleur de l’époque se conjuguent pour faire de Maman est chez le coiffeur un long métrage certes attendrissant mais parfaitement ancré dans la réalité. Tournée en plein été au cœur de la vallée du Richelieu, cette production bénéficie en outre de paysages d’une grande beauté.

 

Si on croit dur comme fer à la tragédie de Simone, c’est principalement à cause du talent des comédiens. Encore une fois extraordinaire, Céline Bonnier y campe un de ses rôles les plus forts. Les trois jeunes acteurs qui incarnent les enfants sont d’un naturel confondant, surtout l’aînée, jouée par Marianne Fortier (Aurore), personnage essentiel puisque c’est elle qui prend les rênes de la famille après la fuite de sa mère. Par ailleurs, un des exploits du film est sans aucun doute que Simone continue d’alimenter notre sympathie nonobstant sa prise de position.

 

Enfin, chapeau à Léa Pool dont la carrière évolue à merveille. Désormais, ses réalisations visent un public plus large, comme ce fut le cas avec Le papillon bleu. La femme de l’hôtel et À corps perdu n’étaient pas mauvais en soi mais ils visaient une clientèle intellectuelle, ce qui ne « score » jamais très fort au box office.

 

Maman est chez le coiffeur : une vraie réussite à voir absolument.

 

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Cet article est publié en collaboration spéciale avec http://www.calendrierculturel.com

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