Babel (2006)
Par Pierre-Luc Gagnon • 13 janvier 2007 à 11:23Selon la Genèse, la tour de Babel était un projet de construction humaine pour atteindre le paradis. Dieu vint contrecarrer les plans des terriens en leur attribuant différents langages, minant ainsi leur communication… C’est exactement dans cet esprit qu’a été tourné Babel, troisième volet de la trilogie qui suit Amour Chienne et 21 Grammes, du réalisateur Alejandro González Iñárritu. Babel renferme une quadruple intrigue, se déroulant dans quatre pays (Maroc, États-Unis, Mexique, Japon), où les lacunes communicatives sont évidentes.
Une première histoire que l’on pourrait intituler l’accident des jeunes Marocains se dessine. Une autre, que l’on pourrait nommer le voyage raté des Américains s’enchaîne. S’ensuit l’escapade illégale lors de la noce mexicaine, puis la sexualité débridée d’une jeune sourde-muette Japonaise. Voilà le seul portrait général, et combien flou, que je puisse dresser sans entrer dans les détails. Ici, l’idée n’est pas de révéler l’enjeu des quatre historiettes, mais de percevoir avec quel génie elles s’entrecroisent sans s’influencer directement.
Les points forts :
L’intérêt croissant du film est réussi. On ne décroche d’aucune des histoires parallèles. D’autre part, la facture visuelle est sensationnelle. Alterner des plans allant d’un désert marocain rocailleux jusqu’aux gratte-ciel de Tokyo, en passant par une fiesta latino, sans choquer l’oeil, c’est tout un exploit. Finalement, les séquences silencieuses, démontrant la surdité de la Japonaise, sont apportées avec intelligence.
Les points faibles :
Quelques longueurs désertiques (à la frontière du Mexique), quelques plans trop épileptiques (le rave au Japon), mais sinon euh…
Par Pierre-Luc Gagnon
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La meilleure morale d’entre toutes est que les médias ont encore pris ça tout croche. Cette population du désert n’est pas terroriste et pour une vulgaire erreur de communication, on a tous des préjugés pour rien. Mais bon, j’aurais aimé savoir ce que la petite a écrit dans la lettre au policier…