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Arcade Fire – Neon Bible (2007)

Par • 14 mars 2007 à 12:01

Après avoir laissé circuler quelques pièces complètes sur Internet (Black Mirror, Intervention…) ainsi qu’une version intégrale de l’album en spectacle, Arcade Fire délivre finalement Neon Bible de son coffre sacré. Le groupe montréalais, qui se tient farouchement à l’écart des médias, ajoute de nouvelles cordes à son arc sans délaisser ses racines. Win Butler chante avec plus de calme, sans s’écarter complètement de la fébrilité de Funeral.

C’est dans un état frustré, devant les billets qui s’envolent en 10 minutes pour chaque spectacle du groupe, que j’ai écouté Neon Bible la première fois. Et au premier abord, rien ne lève. En fait, on note quelques lignes audacieuses, mais il faut attendre les écoutes subséquentes pour s’en assurer. Comme pour Funeral, il faut apprivoiser l’album pour se familiariser avec l’univers du groupe. Chose faite, le mélomane se cale dans son sofa pour savourer les 11 pièces avec aise.

Si Funeral traitait principalement de la mort, les funérailles ne semblent pas terminées sur Neon Bible. Des thématiques funestes semblent encore virevolter comme des fantômes du prédécesseur qui ne veulent pas fuir le succès. Une certaine douleur demeure (Neon Bible, Ocean of Noise, My Body is a Cage), malgré des rythmes qui évoquent de meilleurs jours (Keep the Car Running, Black Wave / Bad Vibration). Une nouvelle version de No Cars Go, initialement parue sur le EP du groupe en 2003, se dessine en dixième piste. La pièce est désormais chantée avec plus d’assurance sur un tempo légèrement accéléré.

Neon Bible a été enregistré dans divers lieux (de culte ou non), notamment à l’église St-Jean Baptiste à Montréal, où le groupe a eu la permission d’utiliser l’orgue. C’est la pièce Intervention qui s’en voit grassement gratifiée. Toujours dans la thématique de l’église, des chanteurs gospel se joignent aux voix de Win et Régine sur My Body is a Cage et (Antichrist Television Blues). Or, malgré ces ajouts notables, malgré même l’homogénéité surprenante du projet, l’album n’est pas plus imaginatif­. On n’y retrouve pas les canons de Funeral.

Toutefois, en attendant de pouvoir se procurer des billets de spectacle – peut-être en 2025, qui sait – Neon Bible sait faire patienter l’auditeur avec dignité.

*** ½

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