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Chronique entre-actesLe milieu de la télévision et l'art de la scène est beaucoup plus complexe que ce qu'on peut s'imaginer. Incursion dans les dessous de ces formes d'art qui font partie intégrante de nos vies.

La chute

Par • 19 décembre 2007 à 9:00

Le monde du showbizz apporte à ses vedettes son lot de gloire, de prestige, d’opulence, de reconnaissance et j’en passe!  Mais il apporte aussi dans certains cas, la déchéance, l’oubli et la misère.  En cette fin d’année 2007, j’avais envie de me pencher un peu sur ce côté sombre du show business.

 

On dit que tout ce qui monte doit éventuellement redescendre.  Et dans les cas des artistes, cette maxime s’applique tristement souvent.  Ceux qui ont jadis été adulés du public se retrouvent parfois oubliés, abandonnés, rejetés.  Comment vit-on avec cette chute de popularité alors qu’on a déjà goûté au sommet?  Cette réflexion m’est venue ce matin alors que j’apercevais une publicité du prochain show de Michel Louvain au Centre Bell.  Ma première réaction a été :  « Ah ouen, il est capable de remplir le centre Bell celui-là? »  J’imagine que les promoteurs n’auraient pas organisé le spectacle s’ils n y croyaient pas.  Pourtant, quand on y pense, M. Louvain a toutes les raisons de remplir un tel amphithéâtre.  Il compte 50 ans de carrière derrière la cravate, d’innombrables succès et des ventes de disques qui ont dépassé toutes attentes.  En plus de chanter, Michel Louvain a également animé des émissions de télé qui ont connu leur lot de succès.  Pourtant, aujourd’hui, toute la génération des 40 ans et moins se moquent du crooner de La dame en bleu.

 

Par ailleurs, si on regarde d’autres artistes québécois bien connus, on se rend compte que le cas de Michel Louvain n’est pas isolé.  Qui ne s’est pas moqué de Pier Béland, Donald Lautrec (rappelez-vous La Roue Chanceuse), ou même Luis de Cespedes qui avait pourtant connu un succès fulgurant dans le rôle du diabolique Richard Pincourt dans le téléroman L’or du temps.  J’ai l’amère impression qu’on aime détruire nos artistes qui ont connu la gloire à une certaine époque au lieu de préserver leur mémoire et leur œuvre.  Si vous cherchez quelques uns de ces artistes, tournez-vous vers la post-synchronisation.  À défaut d’être « crédible » à l’écran vu la réputation qu’on leur a fait, ils terminent leur carrière dans l’ombre.  Ils doivent quand même gagner leur vie.  Les cachets que les artistes gagnaient en 1950 étaient loin de leur assurer une retraire dorée.  La même règle s’applique pour les sportifs de l’époque.  Après leurs carrières respectives au hockey, plusieurs vedettes du Canadien ont dû se tourner vers un autre métier à leur retraite du sport professionnel, histoire de continuer à mettre du pain sur la table.

 

Puis il y a ceux qui ont disjoncté.  Qu’on prenne le calvaire qu’a subi Alys Robi à l’époque ou des chutes vertigineuses comme vivent des Britney Spears de nos jours, ces artistes restent à jamais marqués.  Les pièges sont nombreux dans le merveilleux monde du showbizz; qu’on pense à la surexposition et les façons de garder la tête froide ou tous les vices passant des excès d’alcool, de drogues et la frivolité.  D’autres vont sombrer dans le jeu compulsif et certains vont même aller jusqu’au suicide.  À cet égard, seuls les noms de Kurt Cobain ou Janis Joplin devraient suffire pour prouver mon point.

 

La question demeure :  Est-ce que le showbizz rend tous ces artistes gagas ou les artistes sont-ils déjà un peu gagas à la base?  Il doit y avoir un peu des deux.  Les artistes sont souvent qualifiés d’êtres hypersensibles, impulsifs, aventureux… Quelque chose est certain, l’équilibre est difficile à atteindre dans un milieu aussi instable.  Tant de tentations, tant d’incertitudes.  Un artiste ne doit jamais arrêter de travailler.  Après un projet, que ce soit un album ou un film, tout est à recommencer.  Et parfois, certains comédiens doivent attendre le téléphone longtemps, longtemps avant qu’une proposition arrive sur la table.  Des moments qui peuvent être très angoissants.

 

Les artistes sont-ils tous des victimes du système?  Non.  Est-ce que le public est parfois très mesquin et intransigeant envers ceux qu’il a jadis adulé?  Oui.  Sans aucun doute!

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