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The Matrix : quand Platon donne des coups de pied (1999)

Par • 31 août 2007 à 0:00

Qu’est-ce que la Matrice ? Cette question a fait l’objet d’une trilogie cinématographique dans laquelle s’entremêlent la philosophie, la littérature, les milieux cyberpunk underground, la religion et plus encore. Le premier film de la trilogie, The Matrix, est considéré par plusieurs comme une marque indélébile qui a marqué l’histoire du cinéma pour les années à venir.

 

The Matrix est un film d’une fascinante complexité. Tout d’abord, un jeune programmeur nommé Thomas A. Anderson (Keanu Reeves) se consacre à une double vie de pirate informatique sous le pseudonyme « Neo ». Thomas fait la connaissance de Morpheus (Laurence Fishburne), un autre hacker, qui lui apprendra que le monde dans lequel Thomas vie n’est qu’une illusion (la Matrice) destinée à s’assurer de la passivité des humains qui, en fait, servent d’énergie à des machines qui ont pris contrôle de la Terre. Morpheus est convaincu que Neo est celui qui délivrera les humains de leur prison illusoire. Aidés de Trinity (Carrie-Anne Moss), Neo et Morpheus combattent les programmes de la Matrice pour accomplir leur destinée.

 

Ce qui rend The Matrix si intéressant, c’est le juste équilibre entre les scènes d’action stupéfiantes et la profondeur du récit. D’ailleurs, les deux films qui ont suivi The Matrix, à savoir The Matrix Reloaded et The Matrix Revolutions, ont mis l’accent sur l’action et les effets spéciaux au détriment de la puissance du scénario et, par conséquent, ont été moins bien reçus par les critiques. Or, The Matrix avait quelque chose de rafraîchissant pour l’époque. D’une part, le côté visuel était révolutionnaire. Le fameux « bullet time », c’est-à-dire une scène d’action au ralenti où la caméra voyage autour d’un personnage, n’était pas très célèbre lorsque le film est sorti. Les frères Wachowski, les réalisateurs, ont utilisé cette technique peu connue et l’effet fut saisissant. En outre, les chorégraphies des combats n’ont rien à envier aux meilleurs films asiatiques. Les affrontements sont à couper le souffle, littéralement.

 

D’autre part, la profondeur et la complexité du scénario sont étonnantes pour une production à grand budget. Les références philosophiques et théologiques sont considérables et, surtout, tirées d’un large éventail de culture. La référence judéo-chrétienne par excellence, Jésus-Christ, est évidemment présente, mais on peut aussi y voir d’autres analogies chrétiennes de même que des traces de bouddhisme, d’hindouisme… La philosophie n’est pas en reste non plus. Le parcours de Neo ressemble drôlement à l’itinéraire de l’homme qui sort de la caverne platonicienne ou à Alice dans son « Wonderland », certaines répliques semblent tirées d’un livre de Sartre ou de Descartes. Bref, The Matrix rassemble tous les éléments d’un excellent film que l’on peut visionner sans se lasser, jamais.

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4 Réponses »

  1. Très bien résumé. Ce qui a fait la réussite de ce film est exactement ce qui manquait à ses deux successeurs : de la profondeur. Forcer le spectateur au questionnement, le dérouter, ne pas tout lui dévoiler, laisser une large part à l’imagination. Le second chapitre était quand même pas mal, mais le troisième me fait penser à un film d’action avec Vin Diesel.

    Un film révolutionnaire pour son temps, et j’espère que l’échec de la transformation de cette oeuvre en trilogie n’effacera pas son influence future sur le cinéma américain et dans l’esprit du cinéphile.

  2. Merci. Et pour le deuxième, j’ai tellement été impressionné par le combat entre Neo et les millions de Smith que j’ai acheté le DVD pour réécouter cette scène des dizaines de fois. On voit les retouches d’ordinateur, il n’y a pas de sang, mais cette scène m’a vraiment ébahi. Cependant, c’est quand même dommage que le film ne soit pas à la hauteur du premier.

  3. Je trouve cet article un peu succint quant au rapport entre Matrix et la philosophie. Son titre était engageant. Je suis sûr qu’il y’a beaucoup à dire sur les rapports entre ce film et l’oeuvre de Platon.

  4. @josephvalet : Je ne voulais pas endormir les lecteurs avec de la philo assez lourde. On pourrait écrire un livre entier sur ce sujet (probablement que quelqu’un l’a déjà fait, d’ailleurs). Mais si tu es intéressé, ouvre ton exemplaire de « La République » et lis un peu. Fais-moi confiance, tu vas trouver.

    Un indice : cherche autour du livre VII.

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