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Chronique classiques du cinéIl y a de ces films inoubliables. De grands réalisateurs au grand écran... du grand cinéma pour de grands moments!

The Lost Weekend : l’homme qui boit (1945)

Par • 16 novembre 2007 à 0:00

Le nom de Billy Wilder (1906-2002) au générique d’un film est une valeur sûre. Né en Allemagne, ce réalisateur-scénariste-producteur juif avait fui sa patrie à l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Arrivé aux États-Unis en 1933, il devint un artiste polyvalent, aussi doué derrière une caméra qu’avec un stylo. Sa filmographie est un impressionnant catalogue de succès : Double Indemnity,  Sunset Boulevard, Stalag 17, Some Like It Hot, The Apartment, etc. Au cours de sa carrière, Wilder rafla six Oscars dont deux pour The Lost Weekend.

 

Basé sur le roman de Charles R. Jackson, The Lost Weekend dépeint l’effondrement psychologique de Don Birnem (Ray Milland), écrivain raté vivant aux crochets de son généreux frère Wick (Phillip Terry). Faisant constamment la navette entre un bar du voisinage et son domicile de plus en plus crasseux, Birnem réfugie ses frustrations et son mal de vivre dans l’alcool. Très amoureuse, sa fiancée Helen (Jane Wyman) le rassure, jurant qu’elle se battra avec lui pour chasser ses démons. Momentanément enthousiaste, Don sort sa machine à écrire et tape « La Bouteille », roman dédié à Helen. L’inspiration lui manquant, il se dirige dans un cabaret où il boit jusqu’à s’essouffler. À cours d’argent, il dérobe le sac à main d’une cliente, se fait prendre et est renvoyé de l’établissement.

 

Rentrant chez lui, Birnem retrouve un flacon qu’il avait caché et le vide goulûment. De plus en plus insatiable, sale et sans le sou, il quitte à nouveau son logis, cette fois avec sa machine à écrire, pour la vendre à un prêteur sur gages. Le commerce étant fermé, Don s’arrête dans un bar où il prie le serveur de lui faire crédit, mais on lui montre la porte.

 

Désemparé, le pauvre ivrogne va rendre visite à une fille facile, croisée à quelques reprises. La demoiselle trouve que Don a mauvaise mine. Effectivement, celui-ci déboule l’escalier, s’évanouit puis se réveille dans un hôpital pour alcooliques, entouré de malades au bord de la démence.

 

Ouf ! Quel calvaire, tout de même… Espérant avoir suffisamment piqué votre curiosité, je m’en voudrais de vous dévoiler la conclusion de cette intrigue profondément tragique. Chose certaine, un état d’esprit ouvert et relativement positif est indispensable pour apprécier The Lost Weekend car nos nerfs sont mis à dure épreuve.

 

Si cette production atteint son but, la photographie en noir et blanc y est pour beaucoup, se fondant tout à fait au portrait de cet homme anéanti et maniacodépressif. Don voit vraisemblablement le monde comme un univers terne et incolore. Jamais redondants, les dialogues sont quant à eux fort réalistes. Un des seuls problèmes de ce long métrage concerne la musique de Miklós Rózsa, par trop envahissante. L’acteur Ray Milland (le père de Ryan O’Neal dans Love Story) avait trouvé dans ce personnage le rôle de sa vie, joué avec une retenue et une véracité exemplaires. Milland accumula d’ailleurs les récompenses avec cette prestation (entre autres : un Oscar, un Golden Globe et un Prix d’interprétation à Cannes).

 

Cet article est publié en collaboration spéciale avec http://www.calendrierculturel.com/

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