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The Condemned – Une critique de la télé-réalité d’un goût douteux

Par • 19 mai 2008 à 14:04

Il est clair que le phénomène de la télé-réalité a changé pour beaucoup la manière de filmer des réalisateurs,  la conception de l’écriture des scénarios et la perception qu’à le public pour les images en mouvement.  Toutefois,  je ne ferais pas d’analyses profondes sur le sujet aujourd’hui,  mais je vais plutôt vous parler d’un film d’action qui a abordé en 2007 cette question de front:  « THE CONDEMNED ».

 

Un producteur de télévision, Goldman, a mis au point une nouvelle émission de télé-réalité pour le marché de l’internet, où dix condamnés à mort de tous les continents devront s’affronter sur une île déserte du Pacifique, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul survivant qui obtiendra alors la liberté. Parmi les compétiteurs, un dénommé Jack Conrad, un ancien soldat de commando condamné au El Salvador, semble peu désireux de jouer le jeu et préfère trouver un moyen de quitter l’île. Alors que les condamnés, qui ont trente heures pour s’entretuer, ont déjà commencé à se battre entre eux, Conrad parvient à échapper aux multiples caméras installées partout dans l’île et à brouiller le signal de son émetteur de repérage. Il réussit même à dénicher le campement de l’équipe de production et à communiquer brièvement avec son ex-femme. Repéré, Conrad n’a donc plus le choix d’affronter mortellement certains condamnés encore en vie, mais il a bien l’intention après de régler le compte de Goldman. Celui-ci manipule en réalité le jeu pour ne laisser aucune chance à Conrad, tout en voulant exploiter au maximum la violence des affrontements pour faire monter les cotes d’écoute, ce qui ne fait pas l’unanimité de certains de ses employés.

 

La WWE semble bien décider à envahir en permanence les écrans de cinéma pour mettre en valeur ses lutteurs. « THE CONDEMNED » représente d’ailleurs une production plus ambitieuse que les précédentes de la compagnie, tant dans sa durée que dans le thème abordé. Néanmoins, en voulant critiquer le phénomène des émissions de télé-réalité artificielles exploitant la violence facile pour attirer les masses, les auteurs ont eux-mêmes commis l’erreur de vouloir rendre cette violence excitante pour le spectateur friand d’action musclé à tout prix, en déformant volontairement les données de l’intrigue pour le manipuler,  et en insistant bêtement sur le manichéisme primaire des personnages. Cela donne au film des allures perverses qui donnent une impression de malaise,  et qui nous amène à se poser des questions sur les intentions mercantiles de certains producteurs, d’autant plus qu’il n’y a pas vraiment de distanciation dans la mise en scène,  et qu’on aurait souhaité plus d’humour dans le propos pour faire mieux passer la pilule. Seul un certain public adulte ou quelques cinéphiles pourront saisir ces aspects ou bien rigoler inconsciemment des manques de nuances du récit, des nombreux emprunts faits à d’autres pellicules portant sur le thème de la chasse à l’homme, et de la prévisibilité de l’intrigue. Mais pour une certaine frange du public adolescent naïf mal préparé, ce film pourrait possiblement influencer leurs comportements, étant donné l’excitation et l’incroyable quantité de testostérone qu’il génère.

 

Dans un autre ordre d’idée, les séquences d’affrontements sont extrêmement viriles, gracieuseté d’une chorégraphie efficace mise au point par Richard Norton, mais le réalisateur aurait eu intérêt à les filmer moins frénétiquement car la caméra bouge sans arrêt et cadre mal les protagonistes. L’ensemble est techniquement valable, mais la photographie utilise des couleurs laides plutôt agaçantes pour l’oeil. Un Steve Austin monolithique s’en tient à la personnalité rebelle de son personnage sur le ring, alors que seul Vinnie Jones semble tirer son épingle du jeu dans un rôle de condamné salopard. Un film d’action dont l’angle commercial plutôt douteux apparaît fort questionnable en plus de nous laisser perplexe, sauf si on le voit comme la lutte: lorsqu’on on sait que c’est arrangé par le gars des vues!

 

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2 Réponses »

  1. Après un film d’horreur avec Kane et un film de guerre avec John Cena, voici Steve Austin! Ne manque plus que Vince McMahon dans une adapation de The apprentice. « You’re fired, hell yeah »

  2. Le film d’horreur avec Kane était un slasher sans trop d’imagination, mais bien gore. Le film « THE MARINE » avec John Cena faisait penser aux films avec Schwarzenegger dans les années 80, mais il ne se prenait pas vraiment au sérieux et demeurait donc moyennement potable. « THE CONDEMNED » par contre était vraiment d’un mauvais goût.

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