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Se prémunir de l’intimidation par l’école privée

Par • 1 juillet 2011 à 16:20

Patrick Lagacé a pondu quelques textes sur le sujet de l’intimidation à l’école, relatant l’histoire horrible d’un jeune laissé à lui-même dans une polyvalente de la couronne nord, celle que j’ai fréquentée la majorité de mon secondaire, en plus. Le jeune en question a été victime pendant quatre ans d’intimidation et de tout ce qui va avec dans le merveilleux monde des adolescents, qui n’est pas très loin de la cruauté de l’enfance, s’il faut le rappeler.

La morale de cette histoire, c’est que tout parent qui veut mettre le plus de chance de son côté pour que cela n’arrive pas à son enfant doit songer à débourser pour une place à l’école privée. Parce qu’il semble que les ressources publiques sont limitées, donc c’est le règne du laisser-faire… cela dit en minimisant le plus possible la généralisation induite dans ces propos.

Mais c’est ce que j’ai vraiment compris à la suite de quelques conversations à ce sujet. Et, tel que rapporté dans la chronique de Lagacé, pour régler le problème du jeune, encore, l’école privée. Je ne vois pas pourquoi je n’y croirais pas. Je me fais à l’idée, tranquillement. En espérant quand même que le système d’éducation ne sera plus le même lorsque sera le temps d’y confier ma progéniture. J’en doute.

Parce qu’au-delà du problème de l’intimidation, il y a celui de la compétition entre l’école publique et l’école privée, qui n’est pas tout à fait privée puisque la plupart des écoles privées reçoivent des subventions du Ministère de l’Éducation. Et ces subventions sont des ressources monétaires qui ne se retrouvent alors pas dans les écoles publiques, ça va de soi. Avons-nous ici une des sources du problème?

Pour ma part, je le crois. C’est bien connu que l’école privée est une addition de plus par rapport à l’école publique. Plus plus plus. Meilleur-ci, meilleur ça, bla bla bla. Alors que l’appellation même d’« école privée » est fausse la plupart du temps. Alors que notre société contribue à ce « plus plus plus » inégalitaire qui est un bâton dans les roues à notre système public.

Je sais bien que d’enlever les subventions aux écoles « privées » serait en soi une tragédie pour beaucoup de personnes. Mais de toute façon, quel parti, quel gouvernement aurait le courage de mener à bien ce genre de réforme, toutes tendances confondues. Nos dirigeants ne se soucient pas de ce genre de logique. Et, si ça se trouve, les subventions aux écoles privées ont été enfantées par de l’électoralisme, et toute décision future à ce propos est prise en otage par ce même électoralisme. Bon plan pour le statu quo.

Je me remémore l’époque où j’étais au secondaire et je n’ai pas l’impression que le problème de l’intimidation était aussi criant. Peut-être est-ce simplement parce qu’on en parle de plus en plus ouvertement, et qu’en cette ère de l’information omniprésente, ces petites histoires réussissent mieux à se recouper? Je ne saurais trop dire. Mais une chose est certaine, ce n’est pas pour freiner la « fréquentation record au privé » parce que, comme le croit le professeur Gérald Boutin de l’UQAM, « Qu’on le veuille au non, les écoles privées ont la cote auprès de certains parents qui se méfient de l’école publique, dit-il. Les parents ont de plus en plus cette idée que les élèves ont de meilleurs services dans le réseau privé. ».

Et si ces parents avaient raison? On ne peut pas les blâmer puisque c’est la direction qu’a pris le système québécois, contrairement par exemple au système ontarien où il n’y a pas de subventions aux écoles privées. Il y a de meilleures raisons pour être une société distincte…

(Photo : trixer)

Lire le texte original sur le blogue de Renart Léveillé

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3 Réponses »

  1. L’intimidation ne fait pas de discrimination entre le public et le privé. La méchanceté et la cruauté psychologique des jeunes envers d’autres de leur espèce ne se restreint pas en fonction du montant de la subvention qui a été injectée dans telle ou telle école. Un adolescent au public ou au privé restera toujours un adolescent. Pour avoir expérimenté le public et le privé, je ne comprendrai jamais l’obstination des parents à s’imaginer à tort que « d’isoler » leurs flos avec d’autres gosses dont leurs géniteurs ont les poches creuses est un avantage… Payer 3000$ par année pour que son jeune se voit imposer un code vestimentaire, quelques exercices supplémentaires d’enrichissement à la fin du bouquin de maths et se donne une fausse impression d’être au-dessus de la « populace » du public est un manque de jugement flagrant! La vraie vie avec des vrais jeunes, c’est au public que ça se passe. Pas dans un milieu artificiellement aseptisé par un faux sentiment de fierté. Comme si l’argent payé de sa poche pour l’éducation de ses enfants était un gage que les autres jeunes allaient être de plus grande qualité…

  2. Tant qu’à faire payer le monde pour envoyer leurs enfants dans des écoles privées, pourquoi ne pas les faire payer, à même leurs impôts, pour avoir plus d’argent à injecter dans le système d’éducation (public, on s’entend)? Ça commence à revenir au même. Personnellement, je trouve qu’il y a un non-sens dans le fait que les mieux nantis bénéficient d’une meilleure éducation : ils partent avec un tour d’avance… et on leur en donne un autre.

    Mais puisqu’on parle d’intimidation, je suis loin d’être convaincu que le privé soit une police d’assurance pour les parents qui veulent mettre leur enfant à l’écart de ce problème. Des jeunes cons, il y en aura toujours dans toutes les écoles. Qu’elle soit #1 dans le palmarès de l’Actualité ou qu’elle n’ait pas assez d’argent pour repeindre la cafétéria.

  3. Bonjour Rénart,

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