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ÉditorialPuisqu'il y a des choses qui doivent être dites, aussi bien les dire avec une verve franche et directe. Des sujets chauds, traités vivement sans trop de fioritures.

Ma liste d’épicerie pour mon pays de demain (première partie : La religion)

Par • 29 avril 2009 à 9:57

Chaque citoyen a comme devoir de payer des taxes, faire son rapport d’impôts et élire ses représentants au parlement.  Le gouvernement a le devoir, en échange, de faire fonctionner le système, de dispenser des services à ses électeurs et bien gérer tout cet argent que les contribuables se font un plaisir de mettre dans les coffres de l’état à chaque chèque de paye.  Jusqu’où le gouvernement doit-il rendre des comptes aux citoyens?  Jusqu’où devrions-nous aller dans les processus de consultation publique?  À quel point notre gouvernement agit-il vraiment selon nos besoins au fond?

Je vous vois déjà monter aux barricades en disant qu’on a bien les représentants qu’on mérite, que le système n’est pas parfait mais que c’est bien mieux que le communisme ou l’anarchie et que nous sommes beaucoup plus confortables en Amérique du Nord que dans certains pays d’Afrique ou du Moyen-Orient.  Oui, je suis d’accord.  Il n y a pas eu de génocide à Jonquière et on ne lapide pas d’homosexuels à Rapides-des-Joachims.  Toutefois, certaines réformes de notre système seraient à revoir en profondeur.  J’ai eu l’occasion de discuter très souvent avec des amis et des collègues de sujets parfois épineux mais qui valent la peine d’être débattus.

Le problème avec nos gouvernements modernes est simple.  Ils pensent tous à la prochaine élection et à attirer un maximum de votes pour être portés (ou reportés) au pouvoir.  Sauf qu’il ne faudrait pas oublier qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser d’œufs.  Ou, si vous préférez; on ne change pas en profondeur un système sans écorcher quelques âmes sensibles au passage.  Je vous livre donc ma liste d’épicerie, sans prétention aucune, de ce que je verrais comme changements souhaitables dans le Canada (ou le Québec, pour mes amis souverainistes).

Pour commencer, on règle le dossier des accommodements raisonnables et de la religion une fois pour toutes.  Une loi, une seule, qui serait claire et précise.

Tout individu est en droit de pratiquer la religion de son choix dans le confort de son foyer tant et aussi longtemps que cette pratique ne brime pas les libertés individuelles de tous et chacun et tant que celle-ci ne contrevient à aucune loi.  La pratique de la religion se déroulera dorénavant à la maison ou dans un endroit de culte prévu à cet effet.

On s’entend qu’on vient d’éliminer plusieurs problèmes en deux petites phrases.  Fini le voile pour les femmes musulmanes, fini le kirpan à l’école, fini le crucifix à l’assemblée nationale, fini la prière au conseil de ville de Saguenay, fini le congé de contraventions de stationnement pour les juifs à Outremont la fin de semaine, fini les pauses-prières pendant les heures d’ouvrage.  Par contre, je serais tenté de conserver le cours d’éthique et religion.  Contrairement à certaines personnes qui voient en ce cours, une menace à leurs croyances, je crois plutôt que c’est une excellente façon de montrer à nos jeunes à quel point toutes les religions ont pu faire des ravages dans l’histoire.  Toutes les religions ont d’ailleurs un point en commun : elles sont basées sur des croyances, sur une foi aveugle en des récits datant d’une autre époque.

Cet abolition de la religion viendrait aussi mettre un terme à toutes les visions barbares et conservatrices de nos sacro-saintes institutions religieuses.  Fini de se faire faire la morale par un pape archaïque d’extrême droite qui croit encore que l’usage des contraceptifs, en Afrique notamment, est une violation des valeurs de l’Église.  Le VIH et le SIDA font déjà suffisamment de ravages sans qu’on commence à interdire les méthodes de protection comme le condom au nom de la morale religieuse.  Ces maladies détruisent des vies, des individus, des familles entières.  Au-delà des maux physiques qui accompagne ces maladies, il y a toute la détresse psychologique aussi.  La honte, le repli sur soi-même, la peur perpétuelle de propager la maladie.

Et que dire de cette déclaration sur les homosexuels? « Au nom de la tolérance, votre pays a fait la folie de redéfinir le concept d’époux et, au nom de la liberté de choix, il est confronté chaque jour à la destruction d’enfants non nés. » Pardon?  La destruction d’enfants non nés??  Comment peut-on détruire un enfant si on ne l’a jamais mis au monde?  Et franchement, entre vous et moi, vous préféreriez peut-être qu’un homme gay réprime ce qu’il est vraiment toute sa vie et se marie avec une femme simplement pour perpétuer la race humaine?  C’est ça notre devoir de chrétien?  C’est dans ce genre de doctrines que nous voulons continuer à évoluer?  Pas moi, désolé!  C’est la même chose pour l’avortement.  Sans affirmer que cette pratique devrait être utilisée comme méthode de contraception, je crois quand même qu’il est préférable de permettre à une femme de mettre un terme à sa grossesse si elle croit ne pas être en mesure d’apporter à son poupon, le nécessaire pour bien commencer dans la vie.

Vous pouvez être d’accord ou non avec mon point de vue.  Je suis loin de prétendre détenir la vérité mais force est d’admettre qu’on pourrait se rendre la vie beaucoup plus facile si nous étions fermes et catégoriques sur la place que nous désirons donner à la religion dans notre société.

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2 Réponses »

  1. L’abolition de la religion en publique? C’est supprimer les droits individuels. Les régimes communistes ont essayé de faire ça n’a pas marché et ça ne marchera pas.

    Qu’est-ce que vous allez faire avec toutes les personnes qui transgressent la loi? Les mettre en prison? Les envoyés dans des camps de rééducation?

    La suppression de la religion serait équivalent à la suppression de l’hérésie pendant l’époque de l’Inquisition espagnole.

    Si jamais une telle loi serait votée, j’aurai l’intention d’aller en publique et prêcher. Il n’y a personne qui va me dire que je n’ai pas le droit de prêcher sur la place publique. Mettez-moi en prison. La liberté de pensée, de croyance, et d’expression sont pour les croyants aussi.

    Franchement, votre discours sur la religion est immature. Une société qui supprime la religion n’est pas une société libre. Ça serait l’équivalent d’une société qui lapide des homosexuels. Tu n’as pas avoir l’air conscient de ça.

  2. Chère madame Suzanne,

    n’est-ce pas au nom de la religion qu’on lapide les homosexuels et qu’on permet aux hommes de battre leurs femmes? Si c’est ça la liberté de croyance, alors oui, je propose qu’on jette ces gens en prison car aucune croyance qui permet des gestes aussi barbares ne devrait être toléré dans une société libre. Les croyants sont si aveuglés par leur foi qu’ils ont tendance à oublier que toutes les religions prétendent détenir « LA » vérité. Qui dit vrai alors? Les religions sont des « croyances personnelles » et en aucun cas une croyance devrait permettre à ses fidèles d’agir comme bon le semble dans une société qui se respecte. Dites-moi, chère madame, en quoi les démonstrations publiques de foi font-elle avancer la société? Si les gens veulent adopter les écrits et les dogmes d’un bouquin qui a été modifié par des milliers de gens à travers les âges, c’est leur affaire, mais ne venez pas me dire que ces croyances méritent d’être étalées sur la place publique! Si je bâtis ma religion et que je décide de vénérer un dictateur sanguinaire par exemple, vous auriez envie de me voir partout prêcher mes croyances? Réveillez-vous chère dame, le religion endoctrine et produit des moutons aveugles incapables de penser par eux-mêmes. Il est grandement temps qu’elles disparaissent. Toutes, sans exception.

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