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Chronique entre-actesLe milieu de la télévision et l'art de la scène est beaucoup plus complexe que ce qu'on peut s'imaginer. Incursion dans les dessous de ces formes d'art qui font partie intégrante de nos vies.

La nouvelle télévision québécoise

Par • 29 août 2007 à 13:43

Pour une raison que j’ai complètement oublié, mes collègues de travail et moi avons soulevé le nom de Luis de Cespedes.  Qui?  Oui, oui Luis de Cespedes.  Le même qui faisait Raul dans le téléroman « Ent’Cadieux » et le célèbre vilain Richard Pincourt dans « l’Or du temps ».  Je sais pas ce que vous en pensez mais il me semble que le paysage télévisuel a énormément changé en 10 ans.

 

À l’époque de « Ent’cadieux », des téléromans de la sorte se comptaient à coups de dizaines par saison.  C’était la période d’abondance pour les Guy Fournier, Lise Payette et Anne D’astous de ce monde.  Les téléséries à budget comme « Lance et Compte » étaient par contre très rares à cette époque.  Le téléroman type des années ’90 avait toutes les mêmes caractéristiques : Nombre de comédiens limités par épisode, peu de musique de fond et pratiquement aucune scène extérieure.  Pourtant, on y trouvait notre compte.  Et il s’est fait de petits bijoux de téléromans pendant ces années.  Je pense à « Sous un ciel variable » ou « 4 et demi » ou « Les Héritiers Duval ».  Tous construits sur le même modèle. Au début des années 2000, on a vu l’apparition des téléséries à budget et malheureusement, des téléréalités.  Beaucoup moins coûteuses mais oh combien plus insipides.  Fabienne Larouche a accouché de « Fortier » puis il y a eu « Le Négociateur », la nouvelle génération de « Lance et Compte », « Grande Ourse » et j’en passe.  Le seul survivant ou presque de l’époque de Lise Payette est « Les poupées russes ».  Un des seuls téléromans à suivre le même moule des années ’90.  Mais que s’est-il passé?

 

On explique ce vent de changement par une volonté de modernisation, de vouloir montrer qu’on peut faire des séries à budget comparables à celles des Américains.  On constate le même phénomène au cinéma.  « Nitro » se veut le premier film d’action québécois; « À vos marques, party! » est le premier film d’ados et ce n’est qu’un début.  Le Québec veut sortir du moule des années ’90 où toutes les séries se ressemblaient.  Même chose pour les téléréalités.  On emprunte des concepts pré-réchauffés à droite et à gauche et on y parachute le plus commun des mortels pour faire son show à la télévision peu importe qu’il ait quelque chose à dire en autant qu’il ait une belle gueule.  Et vous savez quoi?  Ça marche!  Vous voyez les cotes d’écoutes de « Loft Story » et « Occupation double »?  La joie des diffuseurs!  Pourquoi payer des fortunes à des comédiens chevronnés quand on peut faire un show avec des no name qui ne coûtent rien!

 

Le paysage a effectivement changé au fil du temps mais qu’on dise ce qu’on voudra, avant « Virginie », il y a eu « Marilyn » et avant « Fortier », il y a eu « l’Or du temps ».  Vous vous rappelez?  Il y avait même Michèle Richard et Danielle Ouimet qui y campaient des rôles.  Et mieux encore, qui aurait cru qu’on se souviendrait encore aujourd’hui de Luis de Cespedes comme un des comédiens qui a joué un des personnages les plus marquants de l’histoire de la télé!

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2 Réponses »

  1. Luis de Cespedes… lol chuis même pas sûr de me rappeler c’est qui. Est-ce que c’était le Mexicain de service, le stéréotype moustachu qu’on a vu dernièrement dans une annonce de Desjardins ? Anyway…

    On veut tellement penser qu’on est différents des Américains, qu’on fait les choses à notre manière, qu’eux sont cons et nous pas. Mais tout ce qu’on fait c’est emprunter leurs concepts et les refaire à échelle réduite. La télévision québécoise, c’est la télé américaine 5 ans en retard. Même chose pour le cinéma ; voilà quelques années, au Québec on a produit des joyaux, des oeuvres artistiques dont on pouvait être fier. Quel film québécois s’est démarqué depuis 2003, et a eu une carrière en dehors du Québec ? Un seul, Bon Cop Bad Cop et ça n’a pas fait l’unanimité.

    Asteur, on est pognés avec Ma fille mon ange, pis des reprises de Virginie.

  2. C’est vrai que des fois je suis nostalgique des vieilles émissions de mon adolescence ou de mon enfance. C’est vrai que la télé a changée et que certains petits éléments des années 90 ont été délaissés. Mais c’est peut-être pour le mieux, allez savoir. C’est ce genre de concession qui fait évoluer les styles. Le film E.T. c’était bon, mais aujourd’hui, ça prend plus qu’un doigt qui brille et un vélo qui vole pour soulever les foules. Ça doit être la même chose en télévision… On cherche à surpasser les standards de plus en plus élevés du public.

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