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Chronique Habits du dimancheLes écrits restent, les habits du dimanche s'envolent. Des mots du passé qui résonnent aujourd'hui.

La cabane à pêche

Par • 18 mars 2007 à 0:00

À l’arrivée du printemps, lorsque la neige fond, que les glaces se brisent et que les rivières retrouvent leur cours, je ne peux m’empêcher de penser à la cabane à pêche. Quand j’étais petit, ma mère et son chum Laval nous emmenaient, ma soeur et moi, passer de grandes journées sur la rivière Saguenay, à la hauteur de St-Fulgence, pour pêcher du capelan et de la morue.

 

Ça fait des années, mais je m’en souviens comme si c’était hier. Je peux encore sentir l’odeur du tabac, mélangée à celle du poêle à bois et du seau de poissons. Heureux mélange direz-vous. Mais quand cinq ou six personnes sont enfermées dans un cube de 10 pieds par 10 pieds (sans trop exagérer), ils ont autre chose à faire que de penser à la senteur qui règne. Malgré tout, comme je supportais mal la fumée de cigarette, il m’arrivait de demander à Laval de me percer un trou sur la glace à l’extérieur. Je me retrouvais ainsi seul, comme un phoque sur sa banquise. Seul avec mon petit seau, les yeux pleins d’espoir de pouvoir le remplir. Et même si je n’avais que 7 ou 8 ans, je ne rentrais jamais les mains vides. Oh que non. J’avais toujours mes mitaines!

 

Mis à part la cabane et ses panneaux aux quatre coins qui permettent de pêcher au chaud, nous avions des installations au large pour tenter d’attraper une morue, ce qui représente la prise ultime d’une journée de pêche blanche sur le Saguenay. Laval partait souvent avec la motoneige pour aller vérifier ses brimbales. Une brimbale, c’est une espèce de perche en bois avec un contrepoids (voir image). Lorsque le bout auquel est accrochée la ligne penchait vers le bas, c’est qu’une morue nous attendait au bout du fil. J’accompagnais parfois Laval lorsqu’il allait faire sa tournée et il me laissait prendre le guidon. Conduire une motoneige sur une rivière glacée, c’est comme nager seul dans une piscine olympique. Quelle latitude!

 

À la fin de la journée, nous rentrions à la maison avec la récompense d’une belle journée passée en plein air… ainsi qu’une jolie récolte de poisson frais. Dès notre arrivée, c’était l’heure de la cuisson, suivie de celle de la dégustation. Comme c’était bon! La morue se défait toute seule dans la bouche, comme disait ma mère.

 

À l’arrivée du printemps, lorsque la neige fond, que les glaces se brisent et que les rivières retrouvent leur cours, je ne peux m’empêcher de penser à la cabane à pêche. Parce que la cabane, il faut bien finir par l’enlever de sur la rivière, l’entreposer et remettre tout ça à l’année d’après.

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Une Réponse »

  1. Merci de me faire ressentir le printemps! Tu m’en donnes le goût et tu me fais penser à ces vieux mots que mes oncles prenent plaisirs à me raconter leurs significations!

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