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ÉditorialPuisqu'il y a des choses qui doivent être dites, aussi bien les dire avec une verve franche et directe. Des sujets chauds, traités vivement sans trop de fioritures.

Je mens, tu mens, il ment

Par • 11 octobre 2009 à 0:01

Qui n’a pas déjà menti à son employeur sur la véritable raison de son absence?  Qui n’a pas déjà menti à ses parents sur ses fréquentations?  Tout le monde ment!  Que ce soit dans nos relations personnelles ou à l’ouvrage, il nous arrive tous de temps en temps « d’embellir » la vérité ou « d’omettre » certains détails.  La race humaine est ainsi faite.  Par contre, lorsqu’il s’agit de personnalités publiques ou de gens qui détiennent des positions d’autorité, ça devient plus délicat…

Cette semaine, on a entendu parler que le gouvernement québécois songeait à poursuivre les « cigarettiers » pour payer les frais liés aux traitements des maladies dues à la consommation de tabac.  Cette annonce a été reçue froidement par les fabricants de tabac.  Avec raison.  Le ministre de la santé Yves Bolduc prétend qu’il en coûte pas moins d’un milliard de dollars par année pour soigner les gens aux prises avec des maladies dues à la consommation de tabac.  Il affirme donc que les grands fabricants devraient payer leur part pour assumer ces coûts.  Là où j’ai un problème, c’est dans le double discours.  D’un côté, on nous inonde de lois les plus farfelues les unes que les autres pour cacher ces vilains bâtons de cancer et on nous sensibilise aux dangers de fumer et de l’autre côté, l’État engrange des millions et des millions de profits en taxes de toutes sortes.  Pour vous donner une petite idée des revenus que les fumeurs mettent dans les coffres de l’état, voici quelques chiffres intéressants du Ministère du revenu concernant les taxes sur les produits du tabac.

  • leur prix d’achat doit être de plus de 43,79 $1 par cartouche, soit le montant minimum total combiné des taxes provinciales et fédérales.

1Ce montant comprend 17,00 $ en taxe d’accise fédérale, 24,70 $ en taxe provinciale sur le tabac, et 2,09 $ en TPS.  Ces montants sont fondés sur les taux de taxe en vigueur en date du 1 janvier 2008.

Sur chaque cartouche de cigarettes, les gouvernements mettent au-dessus de 43$ dans leurs poches!  S’ajoute à cela les permis et les diverses pénalités que peuvent engendrer certaines infractions aux règles gouvernementales.  Ça commence à faire beaucoup d’argent pour une cartouche de cigarettes qui coûterait à la base autour d’une dizaine de dollars.

Donc, d’un côté, le gouvernement s’en prend aux fabricants de tabac en voulant leur soutirer les fais liés à la santé et d’un autre côté, il encaisse des profits indécents en taxes sur ces mêmes produits.  Quel message doit-on comprendre?   Les autorités en place veulent-elle vraiment que les fumeurs écrasent une fois pour toutes et conséquemment les priver de tout cet argent?  Si c’était le cas et que les gouvernements tenaient vraiment à notre santé, ils auraient légiféré tout simplement contre la consommation de tabac.

Ce qui m’amène à un autre point.  Depuis quelques temps, différents supermarchés ont commencé à charger pour les petits sacs de plastique servant à transporter votre commande chez vous.  5 sous, c’est rien me direz-vous si ça contribue à aider l’environnement.  C’est bien vrai.  Par contre, je ne vois pas ici une « bonne volonté » des épiciers à sauver la planète mais plutôt une façon un peu tordue d’engendrer encore plus de profits.  On produit moins de sacs mais on les vend maintenant!  Et après ça, on va essayer de nous faire croire qu’on agit ainsi pour le seul et unique bien de la planète?

Finalement, je ne peux passer sous silence notre clown de l’espace, Guy Laliberté.  Surmédiatisé depuis le début de son voyage, je ressens un profond malaise quant aux réelles intentions du fondateur du Cirque du Soleil sur son périple hors-Terre.  On en entend parler à tous les bulletins de nouvelles, on apprend qu’il va porter un nez rouge lors du décollage, qu’il va chatouiller les autres astronautes pendant leur sommeil et surtout… Que le nouveau spectacle du Cirque du Soleil va prendre son envol lors du retour du clown milliardaire dans l’atmosphère.  Et le supposé but premier dans tout ça?  Vous vous en souvenez?  La fondation « One drop » pour nous sensibiliser sur l’importance de l’eau?  Si j’étais quelqu’un qui voyait le Mal partout, je serai presque porté à croire que cette extravagance de riche n’est en fait qu’on gros coup de publicité visé à faire connaître encore plus le Cirque et son fondateur à travers le globe.  Mais ce n’est sûrement pas le cas.  C’est sûrement moi qui me fait des idées.  Après tout, qui pourrait mettre en doute les bonnes intentions d’un clown au nez rouge?

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Une Réponse »

  1. Guy Laliberté… encore un plein aux as qui vient nous faire la leçon. J’aimerais bien savoir ce que les spectacles du Cirque du Soleil produisent en déchets, en eaux usées et en pollutions diverses (transport des artistes et du matériel, production du dit matériel, etc.). Je ne suis pas là pour lui dire comment dépenser l’argent qu’il a gagné, mais je peux toujours lui dire que son projet « One Drop », il peut se le carrer où je pense… Je fais déjà ma part : je fais le lavage une seule fois par semaine, je floche seulement lorsque c’est nécessaire, j’essaie de ne pas trop boire d’eau et je m’abstiens de pisser dans nos lacs…

    Pour les clopes, c’est la même chose que Loto-Québec : le délicat équilibre entre l’optimisation des revenus pour l’État, dû au maintien d’une dépendance lucrative d’une partie de la population, et la multiplication d’actions (souvent bassement publicitaires) visant à donner bonne conscience à nos dirigeants.

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