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Hommage posthume à Ryan Larkin à la Cinémathèque québécoise

Par • 16 avril 2007 à 11:37

La Cinémathèque québécoise propose, en collaboration avec l’ONF, une soirée dédiée au grand cinéaste  montréalais d’animation, Ryan Larkin. Le mercredi 18 avril sera l’occasion de rendre hommage à ce créateur de grand talent, décédé en février dernier. Au programme, la projection de ses courts métrages, des extraits de films dans lesquels  il apparaît jeune comme plus âgé, et bien sûr, la présence de ses proches et amis de longue date.

 

« De 1965 à 1972, Ryan Larkin réalise à l’ONF ses quatre principaux films. L’ensemble totalise 18 minutes, dont 14 pourraient figurer dans une sorte de patrimoine mondial du cinéma d’animation. Il s’agit bien sûr de Walking (1968) et de Street Musique (1972), deux films libres et beaux, qui constituent encore une source d’inspiration pour les cinéastes d’aujourd’hui.

 

Quelle image souhaitons-nous garder de Ryan? Dans le documentaire L’écran d’épingles réalisé par Norman McLaren en 1973, nous voyons Larkin créer une animation de quelques secondes avec le célèbre appareil d’Alexandre Alexeïeff et Claire Parker. Le résultat, en dépit de sa brièveté, est lumineux et porté par la poésie visuelle du cinéaste. Ces quelques secondes nous incitent à croire qu’il y a dans son œuvre d’autres grands films auxquels le destin a refusé l’existence. »

 

Marco de Blois, conservateur, cinéma d’animation, Cinémathèque québécoise

 

« Ryan Larkin est décédé d’un cancer à l’âge de 63 ans. La nouvelle m’a fait un drôle d’effet. J’ai 63 ans et j’étais arrivé à l’ONF un peu après Ryan, il y a plus de 40 ans, également grâce à l’intervention de Norman McLaren. Nous étions les deux p’tits nouveaux du studio d’animation, disciples de McLaren chacun à notre façon, nous étions idéalistes, chacun à notre façon aussi et, à 21 ans, nous nous sentions indestructibles. Nous avons tous les deux plongé dans «l’esprit du temps», lui dans la mouvance psychédélique, moi, dans la mouvance politique. (…) La dernière vraie conversation que j’ai eue avec lui date de 1987 lorsque je l’ai rencontré pour écrire son entrée dans le Dictionnaire du cinéma québécois. C’était en plein hiver, il habitait dans un appartement à peine chauffé, rue St-Dominique, à deux pas de la Main qui, jusqu’à la fin, allait rester «sa» rue. Il faisait de la peinture, je ne sais pas s’il a continué. J’ai dû garder mon manteau à l’intérieur et la buée me sortait par la bouche. C’est comme ça qu‘il vivait. Je ne l’ai pas écrit dans le dictionnaire. »

 

Pierre Hébert, cinéaste

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