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Hannibal Rising, l’apprentissage des rudiments de la psychopathie (2007)

Par • 13 juin 2007 à 23:23

Hannibal Lecter (Gaspard Ulliel) est tout jeune lorsque la Deuxième Guerre mondiale s’abat sur sa Lituanie natale ainsi que sur le château de sa famille, les forçant à fuir les nazis. Hannibal et sa sœur bien-aimée Mischa sont séparés de leur famille et se retrouvent prisonniers d’une vieille cabane dans une forêt. C’est alors que des mercenaires prennent possession de la petite maison et, par manque de nourriture, décident de manger Mischa sous le regard horrifié de Hannibal. À partir de ce moment, il jure de venger sa sœur et c’est de cette vengeance que se développera le psychopathe que l’on peut voir à l’œuvre notamment dans Silence of the Lambs.

 

Hannibal Rising raconte l’histoire qui a mené Hannibal Lecter à devenir LE Hannibal Lecter, cet être brillant, manipulateur, sadique et surtout, cannibale. Avec cinq Oscars derrière la cravate, Silence of the Lambs met la barre haute pour Hannibal Rising. Très haute. De plus, on parle d’un personnage marquant, incarné par le non moins célèbre Sir Anthony Hopkins. Pourtant, le résultat est moins désastreux qu’on pourrait le croire. La plupart des éléments de la personnalité de Hannibal Lecter (le psychopathe) sont justifiés dans son passé. Le récit est cohérent dans l’ensemble. On peut voir le personnage se développer sous nos yeux : on l’observe apprendre la médecine et la cuisine française, tuer pour la première fois, manger des humains, tuer encore, encore et encore. On assiste aussi au modelage de sa personnalité. Son tempérament froid, distant et cynique se développe très jeune. Il aime jouer avec les autorités, manipuler les gens (et les manger).

 

Par contre, le film ne deviendra pas un classique comme Silence of the Lambs. Le jeu d’acteur est correct — on reconnaît le Lecter cynique à certains endroits —, mais ce n’est pas comparable à Anthony Hopkins. On s’y attendait. Il y a aussi quelques clichés dont on étire la sauce, comme les cauchemars de Hannibal qui hurle pendant son sommeil. En outre, certains acteurs ont de la difficulté à s’exprimer en anglais, ce qui n’est pas mauvais en soi, mais je vois mal des Parisiens parler en anglais entre eux. Pour la fluidité du film, je comprends que Hannibal parle anglais du début à la fin, sans que l’on sache où il a appris cette langue, mais des sous-titres auraient été de mise pour ces courtes parties avec les Français. Par ailleurs, Lady Murasaki Shikibu (Gong Li), la tante adoptive de Hannibal, est un personnage étrange. Japonaise, elle réside à Paris dans la maison de son défunt mari, elle parle anglais et elle enseigne des techniques samouraï à son neveu. Peut-être que tous ces éléments sont expliqués dans le roman, mais pour le film, le spectateur peut décrocher à quelques endroits. Somme toute, Hannibal Rising reste un film divertissant qui nous donne envie de revoir le vrai Hannibal Lecter.

 

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3 Réponses »

  1. Je n’ai pas vu Silence of the Lambs, ni celui là, mais quand même ça pique un peu ma curiosité. Je vois tout à fait l’image d’ensemble de ce que serait le film. Je crois même pouvoir m’en composer des parties tout seul.

    Petite faute minime cependant, « la Deuxième Guerre Mondiale [s]’abat ».

    Belle critique !

  2. Décidemment le meilleur de tous.

  3. Whoa, on a un lecteur attentif ici. Merci pour la correction, Cédrick, j’apprécie.

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