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Chronique Habits du dimancheLes écrits restent, les habits du dimanche s'envolent. Des mots du passé qui résonnent aujourd'hui.

Apprendre à écrire grâce à un menuisier

Par • 7 janvier 2007 à 10:59

J’adore écrire. Et je crois avoir une certaine facilité pour le faire. En fait, tout ça a commencé alors que j’étais très jeune. À mon école primaire, chaque classe était dotée d’un jeu de Scrabble géant. Chaque jour, les élèves de toutes les classes devaient tenter de former le mot le plus payant avec les lettres énumérées par le directeur lors de son message quotidien à l’interphone. La personne qui trouvait ce mot avait l’honneur de le voir accrocher sur le plateau. Et de cette façon, chaque classe évoluait avec son propre tableau, jusqu’à la fin de la partie au bout d’un certain nombre de jours. La classe qui terminait avec le plus grand nombre de points pouvait garder un joli trophée jusqu’à la fin de la partie suivante.

 

J’ai tout de suite été fasciné par ce jeu. Si bien que je suis devenu l’un des meilleurs joueurs de ma classe à l’école St-Antoine à Chicoutimi. Mon ami Julien et moi étions de redoutables adversaires. Julien était un spécialiste des mots avec un «W» et moi j’étais passé expert dans l’art d’utiliser les tuiles primées. Que de souvenirs!

 

Alors que les jeunes scrutaient sauvagement leur dictionnaire (on y avait droit), notre professeure circulait entre les pupitres pour nous encourager. « Allez, faut battre la classe de Jean-Marie, il triche en aidant ses étudiants », répétait sans cesse Mme Micheline. Et comme de raison, c’était toujours la classe de Jean-Marie qui remportait la coupe. Et lors de la remise officielle, ce professeur souriait derrière une moustache blanche qui cachait très mal son vice.

 

Heureusement, malgré les arnaques de la classe d’en face, malgré nos défaites successives, malgré les quelques victoires de Julien à mon égard, ce jeu m’aura offert l’amour des mots et le plaisir de l’écriture. Et lorsque je repense à tout ça, je ne peux que remercier le menuisier qui m’a appris à écrire… celui qui a fabriqué ce gros jeu de Scrabble en bois!

 

(…)

 

Et voilà, ma chronique est lancée. Et je vous retrouverai tous les dimanches avec une petite tranche de vie, tantôt nostalgique, tantôt actuelle, mais toujours colorée. C’est un rendez-vous.

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9 Réponses »

  1. Continue de nous écrire tes jolis mots car ton plaisir est transparent et me contamine à chacune des fois que je te lis. Tu es touchant et tu réussis toujours à me rendre sensible à tes propos. Tu as du talent, n’arrête pas de nous le faire découvrir !

  2. Il y a beaucoup de façon d’exprimer et de transmettre les choses.J’aime beaucoup la façon donc tu les exprimes… tu le fais tellement avec simplicité … j’admire beaucoup ça chez toi.Alors je te dis un gros bravo Pierre-Luc continue ton beau travail!!

  3. Ce serait bien de te brancher a savoir si tu écris tes chroniques sur Spagati ou sur Dimanchematin…

  4. @Amélie et Jackie : Merci pour vos bons mots. Ça fait plaisir!

    @Gilles : J’ai le droit de publier ma chronique sur deux sites. Ça n’enlève rien à personne. Et du coup, ce genre de chronique cadre très bien dans les deux concepts. Pourquoi je me retiendrais ?

  5. Ton histoire m’a rappellé de bons souvenirs lorsque j’étais au primaire. Une année, la prof nous donnait des points lorsqu’on lisait un livre au complet et lorsqu’on écrivait de bons textes. À la fin de l’année on pouvait acheter des cadeaux avec les points accumulés. Une autre année, un peu comme ton histoire, il y avait une compétition entre classe. Nous devions résoudre des énigmes et en créer. J’ai beaucoup aimé cette période où j’ai appris à m’amuser avec les mots.

    Merci Pierre-Luc pour ta tranche de vie qui m’a permis de repenser à mon passé!

  6. Je crois que dans la vie, on a tous eu quelque part un mentor. Que ce soit un professeur, un directeur, un ami ou la famille, quelqu’un à su nous transmettre cette petite flamme qui brille au fond des yeux. La passion qu’on peut avoir face à quelque chose est souvent un précieux cadeau qu’on conservera pour toute la vie. Pierre-Luc, tu as tôt su reconnaître cet appel pour l’écriture et la communication, grâce à ce directeur qui t’as sans doute communiqué son propre amour des lettres. Tu manipules avec tant d’adresse les mots, que te lire est toujours un grand plaisir. Tu sais transmettre l’émotion avec force. Tu sais donner l’envie. Tu sais être juste.

    Je le dis depuis longtemps, il faut savoir reconnaître le pouvoir des mots. Les mots sont puissants. Les mots peuvent guérir, les mots peuvent détruire.

    Continue à si bien les manipuler, tu me fais du bien…

  7. Eh bien merci à Julie et devil aussi. À force de vous lire, la tête va m’enfler. C’est trop gentil… on dirait que je vous ai payé pour écrire de telles choses 😉

    Sans blague, je suis très heureux que vous ayez aimé ma première chronique. J’espère vous retrouver tous les dimanches lors de ce petit rendez-vous sans malice.

  8. Je ne pourrai pas écrire de plus beau commentaire qu’ils l’ont fait, mais ta façon d’écrire et d’employer les mots est incroyablement extraordinaire! J’aimerais écrire comme toi 🙂
    Continue à nous parler de ta jeunesse, moi j’adore!

  9. En habit du dimanche!

    Félicitations Pierre-Luc pour l’audace que tu soulèves et le courage que tu affiches en nous proposant un Dimanche Matin sur internet! Lorsque j’étais enfant, je lisais le journal Dimanche Matin de Jacques Francoeur sur un papier journal. Aujourd’hui, je peux ajouter que je lis un Dimanche Matin sur mon ordi dans la tradition d’une communication originale, perspicace et créative. Les années se suivent et semblent se ressembler! C’est bon pour le moral des troupes culturelles et pour créer une musique vive et divertissante pour l’esprit qui s’élève au-dessus de la mêlée du quotidien. Bonne continuité!

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